C'est le premier maillon de la chaîne alimentaire. Sans lui, la diversité des espèces marine ne serait pas ce qu'elle est, et ... nous non plus, puisqu'il produit la moitié de l'oxygène que nous respirons. Et pourtant le plancton végétal, composé d'organismes microscopiques, est en train de disparaître dans les océans. D'après une étude menée par une équipe de chercheurs internationaux de la revue scientifique Nature, depuis 1899 la masse de phytoplancton a en moyenne baissé au rythme de 1% par an. Le Spiegel ajoute que cette baisse s'est accentuée depuis le milieu du 20e siècle: 40% de phytoplancton en moins depuis 1950.
Mais ce n'est pas seulement pour la vie marine qu'il faut craindre, cette baisse vertigineuse pourrait également avoir des conséquences sur la vie humaine. Selon Boris Worm, chercheur à la Dalhousie University au Canada et un des auteurs de cette étude, si la tendance d'une baisse au rythme de 1% par an se confirme: «C'est toute la chaîne alimentaire qui va se contracter».
Si le phénomène est plus marqué dans les zones polaires et tropicales, les chercheurs parlent d'un danger mondial. Avec la raréfaction du plancton, la disparition d'espèces de poissons comme le thon rouge pourrait-être accélérée.
Mais pourquoi le phytoplancton est-il en déclin? Il semblerait que l'une des hypothèses les plus vraisemblables soit le réchauffement climatique anthropique, dû à l'homme. Comme le précise le Christian Science Monitor, le phytoplancton utilise le soleil pour convertir le CO2 en oxygène et en sucres qui le maintiennent en vie assez longtemps pour être consommé par une autre créature. Il est en fait responsable de la moitié de la photosynthèse sur terre et produit donc la moitié de l'oxygène que nous respirons.
Seulement, le réchauffement climatique entraîne une augmentation de la température des océans, de telle sorte que la quantité d'aliments qui parvient à la surface est fortement diminuée. Or, en plus de la lumière, le phytoplancton a besoin des sels minéraux, ses sels minéraux, pour croître.
D'autres hypothèses sont avancées, notamment un changement au niveau de la formation des nuages, et par conséquent du rayonnement solaire, qui compliquerait d'avantage la situation.
En attendant, pour les chercheurs, le plus difficile a été de se fier à ces résultats, vérifiés et re-vérifiés tant l'ampleur du déclin les a surpris.
Photo: summer-plankton / PauloRcCanuto via Flickr CC License By