Le débat est on ne peut plus actuel. En pleine affaire Woerth/Bettencourt, les politiques
rivalisent de formules visant à décrédibiliser Internet. Danger? Menace? Ou encore ne
vaut-il pas mieux tenir dans ses mains un journal papier ou un bon
livre? L’éditorialiste du New
York Times (incription gratuite), David Brooks, relance un débat, qui semble
être né avec l’outil Internet lui-même.
Sauf que David Brooks n’intente
pas de procès au web. Il s' intéresse lui à la manière dont il
contribue à la réussite scolaire des étudiants. Et compare son apport en
termes de compétences avec celui des livres.
Pour cela, il se réfère à une étude publiée par le professeur Richard Alligton de l’université du Tennesse. 852 enfants ont reçu chacun 12 livres durant leurs vacances scolaires. A la rentrée, ces derniers ont obtenu de meilleurs résultats lors de tests de lecture que les autres élèves. Des résultats qui tendent à renforcer l’idée que les livres ont une influence sur la réussite scolaire. D'autant que l'on savait déjà grâce à des études précédentes que des enfants qui grandissent au sein de familles qui possèdent plus de 500 livres réussissent mieux et poursuivent des études plus longues.
A l’inverse une seconde étude conclut qu’Internet nuirait aux performances académiques. L’éditorialiste souligne que les données de cette étude ont été rassemblées entre 2000 et 2005, soit avant l’avènement et le succès de Facebook et Twitter et que par conséquent les dommages pourraient être plus important aujourd’hui.
En fait, l’auteur démontre que ce n’est pas tant le message véhiculé par le média Internet ou par les livres mais la posture d’esprit qu’il implique qui importe.
Ainsi, notre rapport au livre diffère de notre rapport à Internet:
«Une personne entre dans ce monde [ndlr. des livres] en tant que novice, et étudie progressivement le travail d’écrivains reconnus et de savants. Les lecteurs s’immergent profondément dans des univers différents et essaient de gagner en sagesse. Ils respectent les auteurs qui leur apportent cette sagesse.»
Une hiérarchie et une forme de déférence qui n'est pas la règle sur Internet, média intrinsèquement «égalitariste» selon l’auteur. Il reconnaît qu’Internet permet d’être bien informé mais que rien ne remplace un livre lorsqu’il s’agit de se cultiver.
Et de conclure sur une note plus otpimiste. D'après lui, les
choses pourraient changer si une forme de «contreculture» classique se
développait sur le web.
Photo: Book collection / Ian Wilson via Flickr CC License by