«Pourquoi tout le monde nous oublie? On témoigne, mais rien ne change», s'emporte Yerke*. Elle qui a passé 280 jours dans différents camps de concentration chinois du Xinjiang, et encore onze mois en résidence surveillée, a commencé à s'intéresser à la géopolitique après sa libération.
À près de 70 ans, cette rescapée kazakhe ne peut s'empêcher de constater avec colère que si les persécutions des minorités ethniques et religieuses de la région autonome, et en particulier des Ouïghours, ont fait le tour du monde, tout ce bruit n'a eu que peu d'effets concrets: «Les médias internationaux, les humanitaires, les États-Unis, l'Europe, l'ONU en parlent, et qu'est-ce qui a changé? On souffre toujours.»
L'ONU dans l'embarras
En août 2022, l'ONU publiait un rapport sur la répression en cours au Xinjiang, évoquant de «possibles» crimes contre l'humanité perpétrés par le régime de Xi Jinping. Attendu de longue date, ce rapport n'a été publié qu'à reculons, dans les dernières minutes du mandat de Michelle Bachelet, alors Haute-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) –une façon de s'en débarrasser, sans entacher le mandat de son successeur autrichien Volker Türk.
L'extrême circonspection dont témoigne le document et son incomplétude (les questions de travail forcé, de stérilisation massive et de séparation des familles y sont évoquées, mais n'ont pas fait l'objet d'une enquête) lui ont valu un accueil très mitigé chez les défenseurs des droits humains, dont plusieurs dénoncent la complaisance de l'ONU envers la Chine –accessoirement membre du Conseil de sécurité.
«Le rapport a été énormément modifié. D'habitude, l'État concerné a le droit de lire le rapport en amont, peut faire une réponse qui sera publiée en même temps, et peut corriger quelques éléments, mais de nature purement factuelle, comme l'orthographe d'une région. Or si l'on compare ce rapport avec ce que fait habituellement le HCDH, la structure même a été changée: il n'y a pas de section d'analyse légale. Tout ce qui reste, c'est la question des lois antiterroristes chinoises, qui est toujours l'excuse utilisée par les États mis en cause», explique Emma Reilly, lanceuse d'alerte débarquée de son poste d'agente des droits de l'homme à l'ONU après avoir révélé que cette dernière transmettait à la délégation chinoise les noms de ses opposants politiques ayant prévu d'assister au Conseil des droits de l'homme.
«Plutôt que d'exiger une enquête externe, indépendante, l'ONU recommande à la Chine d'examiner sa législation antiterroriste pour s'assurer de sa conformité avec le droit international. C'est une position qui tend à dire que l'ONU n'a rien à faire en public: la réponse onusienne serait donc des réunions à portes fermées avec la Chine, comme c'est déjà le cas», ajoute Emma Reilly.
De fait, le rapport onusien n'a trouvé pour écho qu'un long silence. En octobre 2022, le Conseil des droits de l'homme a rejeté la demande d'un simple débat sur la situation au Xinjiang, et le 7 mars 2023, lors de la présentation du rapport annuel du HCDH, Volker Türk s'est contenté d'évoquer de «graves préoccupations» concernant la Chine, au regard d'«enjeux relatifs aux droits humains, notamment la protection des minorités»: une formulation volontiers euphémistique, qui contraste très nettement avec le vocabulaire employé pour parler de tous les autres pays cités.
La France à la traîne
Et en France? La question ouïghoure a mis du temps à s'imposer dans l'agenda politique français. D'abord portée par quelques voix isolées, notamment celle de Dilnur Reyhan, présidente de l'Institut ouïghour d'Europe, bientôt secondée par l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, elle s'est finalement imposée à l'Assemblée nationale en janvier 2022, avec le vote d'une résolution (n°758) pour la reconnaissance et la condamnation du caractère génocidaire des violences politiques perpétrées par la Chine contre les minorités ethniques et religieuses de la région du Xinjiang.
Ce vote faisait suite aux conclusions du Tribunal ouïghour, qui en décembre 2021 avait jugé la Chine coupable de génocide, mais également de crimes contre l'humanité et d'actes de torture –un verdict majeur qu'il devenait difficile d'ignorer.
«Le vote français a été une réponse relativement tardive aux autres pays démocratiques qui avaient déjà reconnu le génocide. Il y a pourtant là une contradiction: la France est le seul pays au monde où depuis 2020, la jeunesse s'est massivement mobilisée pour la cause ouïghoure, et malgré cela, les politiques français sont restés extrêmement muets et passifs face à cette question», souligne Dilnur Reyhan.
«Il faut du temps pour faire sens d'une violence de masse, pour la saisir puis agir en trouvant les bons leviers.»
Pour Cloé Drieu, historienne au CNRS, spécialiste de l'Asie centrale, ce décalage entre le moment où débute la vaste entreprise de répression chinoise, dès 2014, et les premières réponses de la communauté internationale, s'explique par la nature même de cette violence de masse, et les difficultés à en appréhender toutes les dimensions:
«Chacun a une vision et une temporalité différente. En tant que victime ou citoyen, on voudrait que tout s'arrête très vite. Mais le temps du droit, le temps des politiques, le temps des militants et le temps des victimes n'est pas du tout le même. C'est parfois déstabilisant de se dire que l'on connaît tous les mécanismes de cette violence, mais que les États semblent incapables d'agir ou ne le veulent tout simplement pas du fait des liens économiques forts. Il faut du temps pour faire sens d'une violence de masse, pour la saisir puis agir en trouvant les bons leviers. Quand tout cela a commencé, c'était un exercice difficile, d'autant que le discours de la Chine était un discours antiterroriste qui fonctionnait bien avec l'idée de menace islamiste, relativement partagée par de nombreux États occidentaux. Maintenant, les sources et les preuves sont là.»
«Le Tribunal ouïghour a jugé un crime de génocide en train de se faire, or c'est un crime lent puisqu'il fut qualifié ainsi pour “entrave aux naissances”, relève Drieu. Dans le cas de meurtre de masse, c'est différent, les crimes s'effectuent dans un temps relativement plus court. Là, c'est du temps long, il faut prendre en considération les statistiques, l'évolution de la situation, les informations qui arrivent, les instrumentalisations possibles…» Autant de données, de témoignages et de preuves difficiles à rassembler, et qui donnent prétexte aux atermoiements politiques; et ce d'autant plus que l'Europe, contrairement aux États-Unis, n'a aucun intérêt à s'opposer frontalement à la Chine.
Condamner sans conséquences
En France, la reconnaissance du génocide s'est soldée à son tour par un statu quo, à la fois juridique et politique. «Qualifier un crime de génocide, c'est quelque chose de très fort en termes symboliques, c'est important pour les anciens détenus, pour les victimes; mais en termes judiciaires, cela risque d'être moins porteur dans la mesure où en France, il y a très peu de chances que l'on puisse condamner des officiels chinois pour crime de génocide, puisque ce crime est particulièrement restreint en matière de compétence universelle», pointe Cloé Drieu.
De fait, la résolution, votée à la quasi-unanimité, a placé la France dans une position contradictoire: la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide de 1948 impose aux États signataires, dès lors qu'ils reconnaissent un risque sérieux de génocide ou un génocide, de tout mettre en œuvre pour arrêter les violences en cours. Or cette reconnaissance ne s'est faite qu'à travers une résolution, qui n'est pas contraignante en tant que telle: le Parlement invite le gouvernement à prendre en considération le vote, mais celui-là est libre de ne rien faire… et n'en a rien fait.
«La question ouïghoure n'existe pas aux yeux d'Emmanuel Macron. Les questions de droits humains sont posées seulement en off quand il rend visite à Xi Jinping, or ça ne sert strictement à rien de les mettre en off. Face à la Chine, il faut dire les choses publiquement pour qu'il y ait un changement; mais visiblement les présidents français n'ont toujours pas compris comment fonctionnait la Chine», commente Dilnur Reyhan.
Et de fait, Emmanuel Macron a refusé de recevoir une délégation ouïghoure avant sa visite en Chine du 5 au 8 avril 2023, pour s'y rendre avec la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, et une délégation composée d'une soixantaine de chefs d'entreprise. Aux enjeux de partenariats économiques, qui sont depuis longtemps le seul cap des relations franco-chinoises, s'est greffé un enjeu diplomatique de taille avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie: l'Europe, et en particulier la France et l'Allemagne, espèrent trouver dans la Chine une alliée contre la Russie.
«Un pur fantasme», selon Dilnur Reyhan, qui y voit «une insulte de plus contre tous les peuples en train de subir la répression chinoise». Si la Chine s'est gardée d'appuyer ou de critiquer frontalement l'invasion russe, elle maintient toutefois bien plus d'affinités idéologiques avec le Kremlin qu'avec les démocraties occidentales, auxquelles elle s'évertue de proposer une alternative libéraliste autoritaire, notamment à travers le projet des Nouvelles routes de la soie.
L'anti-impérialisme pour œillères
Dans le paysage politique français, difficile pourtant de trouver une opposition qui se saisisse activement du sujet face aux simples effets de manche de la majorité macroniste. Une partie de la gauche anti-impérialiste s'est jetée sur l'argument de l'impasse politique et juridique pour justifier son refus de reconnaître le caractère génocidaire de la répression chinoise. À l'exception du député LREM Buon Tan, connu pour être un relais d'influence de la Chine en France, et qui a naturellement voté contre la résolution n°758, les cinq abstentions (face à 169 votes pour) sont venues du député PCF Jean-Paul Lecoq et du front La France insoumise (LFI) –Clémentine Autain, Ugo Bernalicis, Danièle Obono et Mathilde Panot.
Cette abstention avait fait grand bruit à l'époque, notamment venant de Clémentine Autain, qui était pourtant jusqu'alors l'une des rares figures politiques à pousser le terme de «génocide», et à militer en faveur de la cause ouïghoure. Un an plus tard, la députée LFI de Seine-Saint-Denis regrette un malentendu:
«J'ai bien perçu l'onde de choc qu'a représenté notre abstention dans les milieux ouïghours et dans les larges franges de la jeunesse qui soutiennent ce combat. Il y a eu une incompréhension sur notre position, qui renvoyait au débat des historiens, des scientifiques, sur lequel il nous semblait, à l'époque, qu'il n'y avait pas de consensus, ce qui ne m'a pas empêchée d'être très claire sur la condamnation du régime chinois et la reconnaissance des crimes qu'il perpétue contre les Ouïghours. Mais j'entends tout à fait que le vote ait été pris comme un déni des crimes commis, ce qui n'était absolument pas la teneur de mon discours, ni de mon engagement –donc je suis obligée de réfléchir à la façon dont ça a été reçu. Sans doute qu'on a sous-estimé l'impact symbolique.»
Il semble toutefois difficile pour LFI de se départir de ses vieux réflexes anti-impérialistes, qui poussent régulièrement le parti à considérer que la première opposition en matière de relations internationales doit toujours être celle contre Washington –une position qui se vérifie de la Syrie jusqu'à l'Ukraine, et qui oblige souvent ses élus à exécuter de périlleuses pirouettes rhétoriques pour justifier leurs réticences à condamner des régimes autoritaires et criminels, tout en étant plus prompts à pointer l'hypocrisie et l'inaction de l'opposition macroniste.
«La cause ouïghoure montre aussi le défaut de justice internationale, qui permettrait d'intervenir sur ce type de situation dramatique.»
Cette vieille dialectique impérialiste a trouvé ses biais de confirmation avec l'instrumentalisation que les États-Unis, et en particulier le gouvernement Trump, ont pu faire de la cause ouïghoure, en s'improvisant soudain défenseurs des droits humains et des minorités musulmanes, pour mieux mener une guerre économique contre leur rival chinois.
Or cette instrumentalisation à deux coups a contribué à alimenter confusionnisme et conspirationnisme, en rabattant la question ouïghoure sur celle de l'illégitimité de la critique antichinoise telle qu'elle est formulée par les atlantistes. Cette défense est devenue l'un des arguments phares des propagandistes chinois, à l'instar de Maxime Vivas, l'une des principales figures du négationnisme du génocide des Ouïghours en France, dont le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a préfacé un ouvrage en 2011, et continue de relayer et de liker sur son compte Facebook certaines prises de position, où l'écrivain qualifie les exactions perpétrées par le régime chinois de «campagne mondiale de fake news d'une densité inégalée».
Cette position semble toutefois faire débat au sein de LFI, qui a officialisé ce mercredi 5 avril 2023 la mise en place d'un groupe d'étude de l'Assemblée nationale sur la question ouïghoure, coprésidé par Clémentine Autain et Olivier Faure (PS). «Dans notre groupe de députés LFI, la sensibilité à la cause ouïghoure est très présente, et les interrogations existent sur ce qu'on a voté il y a un an. La pression internationale, la visibilité de la cause est une étape fondamentale, et on a besoin de la voix de la France», assure Clémentine Autain, qui poursuit: «Ce type de situation devrait pouvoir être réglé dans le cadre d'institutions internationales ayant la légitimité d'intervention. La cause ouïghoure montre aussi le défaut de justice internationale, qui permettrait d'intervenir sur ce type de situation dramatique.»
Une répression en mutation
En attendant, la répression chinoise a revêtu une autre forme, bien que la Chine se targue d'avoir commencé à fermer ses camps dits de «rééducation» à partir de 2019 –moment où la presse internationale et les ONG de défense des droits humains ont fait peser sur le gouvernement une forte pression.
«Les camps ont été vidés en grande partie –certes pas totalement!–, mais pas détruits. Certains ont été reconvertis en prisons, qui persistent à côté des centres de détention provisoire, et les infrastructures sont toujours là, elles peuvent donc être remobilisées très rapidement si une résistance refait surface. Tout le système demeure et passe aussi par la surveillance numérique, à laquelle il est extrêmement difficile d'échapper. Le régime maintient une très haute pression sur la population: après avoir détruit toutes les structures d'organisation ouïghoure, il s'est employé à créer une force de travail aliénée, fragmentée, disciplinée ou disciplinable, qu'il fait désormais travailler dans les usines, dans les champs, etc.», décrit Rune Steenberg, anthropologue spécialiste du Xinjiang.
Après la politique «zéro Covid», qui a été particulièrement brutale envers les minorités ethniques et religieuses du Xinjiang, dont certaines ont été affamées et privées de soins, la violence politique chinoise s'exprime désormais en priorité par le travail forcé, mais aussi par d'autres formes d'enfermement, qui sollicitent notamment les institutions psychiatriques: c'est le cas de la journaliste d'ethnie kazakhe Zhanargul Zhumatai, arrêtée à Ürümqi le 10 février 2023, après que les autorités chinoises lui ont ordonné de se faire interner en hôpital psychiatrique pour avoir été en contact avec l'opposant politique Serikzhan Bilash. Elle qui avait déjà passé plus de deux ans dans les camps était la première à oser témoigner publiquement de la situation depuis la Chine.
Au total, on estime qu'entre un et trois millions de personnes sont passées par les camps, et 300.000 restent emprisonnées à ce jour. «En France, chaque membre de la diaspora a un membre de sa famille ou de son entourage qui a disparu ou qui est dans un camp ou dans une prison», rappelle Dilnur Reyhan.
Ambassadeurs de la répression
Si le gouvernement de Xi Jinping ne peut réprimer directement la diaspora ouïghoure, il maintient sur elle une pression constante, jusque sur le territoire français. Harcèlement téléphonique, intimidations, convocations, dépôts de plaintes… Les autorités chinoises ne lâchent pas les militants qui critiquent ouvertement la Chine depuis l'étranger, et l'ambassade chinoise n'hésite pas à lancer des anathèmes virulents contre ses détracteurs –cette communication agressive a d'ailleurs valu à Lu Shaye, l'ambassadeur de Chine en France, plusieurs convocations de l'ancien ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian.
Le 12 décembre 2022, c'est Dilnur Reyhan qui a été convoquée au commissariat d'Évry-Courcouronnes, apprenant être visée par une plainte pour attaque raciste et dégradation de biens déposée à son encontre par l'ambassade de Chine. Quelques mois plus tôt, la chercheuse avait participé à une action militante en versant de la peinture rouge sur le stand de l'ambassade à la fête de l'Humanité.
«Mon cas n'est pas du tout isolé, précise-t-elle. C'est la nouvelle méthode de la Chine. Auparavant, elle intimidait la diaspora en prenant les familles en otage, en téléphonant, etc., c'était les méthodes classiques. Depuis quelques années, la Chine, conformément à sa diplomatie du loup guerrier, a changé de méthodes d'intimidation à l'extérieur, et attaque en justice ses opposants. Elle utilise ouvertement les lois de la démocratie pour intimider la démocratie.»
Les plaintes ne se limitent d'ailleurs pas aux citoyens ou anciens citoyens chinois: deux jours après la convocation de Dilnur Reyhan, c'est un jeune Français, militant auprès du groupe Metz for Uyghurs, qui recevait une plainte pour diffamation de l'Institut Confucius, qu'il avait qualifié d'outil de propagande de la Chine.
«La Chine a changé de méthodes d'intimidation à l'extérieur, et attaque en justice ses opposants.»
«La Chine utilise les institutions françaises pour nous faire taire. Si la police française marche dans son sens, évidemment qu'elle va déposer des plaintes à tout va, prévient Dilnur Reyhan. Ses adversaires sont dans une position de faiblesse financièrement: il faut trouver un avocat, ça prend de l'argent, du temps… Même si les plaintes n'aboutissent pas, d'une certaine manière, elle gagne quand même.»
Outre les procédures judicaires, la Chine use de son arsenal administratif pour faire obstacle aux démarches de ses ressortissants ouïghours auprès des préfectures françaises, en faisant de la rétention de documents, et en refusant la plupart du temps de renouveler leur passeport.
«C'est un gros problème pour la diaspora ouïghoure. Après maintes discussions, le ministère de l'Intérieur a accepté d'informer les préfectures pour qu'elles dispensent les Ouïghours de certains documents qui doivent provenir du pays d'origine avec une validité de trois mois, ce qui est impossible pour eux. Cependant, ça reste un parcours du combattant, puisque systématiquement les préfectures refusent les dossiers, et systématiquement on doit faire recours, que ce soit pour une demande de naturalisation ou un mariage», déplore Dilnur Reyhan.
Du Xinjiang à la France, le long combat pour la justice et la reconnaissance des minorités persécutées par le régime de Xi Jinping peine encore à se faire entendre. Tandis que la campagne de boycott des marques occidentales bénéficiant du travail forcé avait mobilisé en 2021 une partie de la société civile, 2022 a vu la question ouïghoure être reléguée à l'arrière de l'actualité: entre l'élection présidentielle, l'invasion de l'Ukraine et la révolution des femmes iraniennes, l'espace médiatique et politique s'est considérablement réduit pour les Ouïghours et les autres minorités réprimées, alors même que la communauté scientifique formulait un consensus sur la question du génocide.
*Le prénom a été changé.