Dans chacun de ses voyages, en Indonésie, en Malaisie ou à travers son pays d'origine, l'Australie, Brad Walls tente toujours de dénicher la beauté minimaliste d'un espace spécifique: la piscine. Avec son drone, il photographie ces espaces depuis le ciel afin d'offrir une «nouvelle perspective». «Pour rendre une piscine intrigante, raconte le spécialiste de photographie aérienne, j'applique les principes de conception (espace négatif, symétrie, lignes directrices, géométrie) afin de faire ressortir ses caractéristiques et sa personnalité propre.»
«J'ai commencé à prendre des images de piscines il y a deux ans lors de mes voyages en Asie du Sud-Est dans le seul but de collecter des souvenirs. Ce n'est que fin 2019 que j'ai acheté le livre d'Annie Kelly, Splash – The Art of the Swimming Pool, qui m'a donné envie d'affiner l'esthétique de la série pour me concentrer sur les aspects architecturaux de chaque piscine et ses caractéristiques spécifiques. Cette image prise dans la banlieue de Sydney est pour moi la représentation de l'été. Les courbes et les eaux bleues cristallines contrastent les unes avec les autres et nous transportent dans un lieu de nostalgie de l'enfance.»
«Je fais un repérage sur Google Earth avant de trouver chaque piscine et de m'y rendre. Cette image a été l'une des premières de cette série et elle fait toujours partie de mes préférées car elle m'a permis de découvrir mon style. Il m'a fallu cinquante éditings pour trouver la bonne image, mais ce processus a été le fondement de toute la série. Il est important d'échouer à maintes reprises pour trouver une formule gagnante.»
«J'utilise un drone car la photographie aérienne offre un royaume de nouvelles opportunités dans le champ de la photo. Sans une perspective aérienne, de nombreuses piscines n'auraient peut-être jamais été dévoilées sous ce jour. Située sur la plage de Bondi, en Australie, Bondi Icebergs est sûrement l'une des piscines les plus célèbres au monde. La plupart des photos d'elle passent à côté des lignes cachées dans l'architecture. La perspective visible dans ce cliché met en lumière toutes les lignes directrices, qui subjugent le spectateur.»
«Après avoir trouvé le lieu, je me concentre sur deux choses: l'éclairage et la mise en scène. Nichée dans les contreforts de la région de Tabanan, cette piscine de Bali avait une très belle lumière qui traversait les arbres et l'architecture alentour. C'était un dimanche après-midi très calme où tous les clients de l'hôtel se détendaient au soleil. J'ai cadré l'image de façon à avoir suffisamment d'espace pour montrer à la fois le luxe de la piscine et l'aspect humain.»
«La mise en scène dépend ensuite de chaque piscine. Si cette dernière est propre et minimaliste, j'ajouterai des gens pour donner une sensation plus douce et moins stérile. Cela permet également de personnaliser la piscine. Je peux ajouter d'autres articles typiques, comme des serviettes ou des parasols, et jouer avec eux en post-production. À l'inverse, si la piscine possède des éléments naturels (arbres, plantes, etc.), je ferai moins de mise en scène. Cette image de la station balnéaire de Byron Bay rappelle les vacances d'été: dormir au soleil sous son chapeau, laisser passer la journée sans penser à rien... Le cadrage permet d'attirer l'attention sur la piscine, mais aussi sur les jambes de la femme légèrement orientées vers l'eau.»
«Babylon était l'une des photos les plus faciles à prendre en raison de l'absence d'ombres à proximité. Outre l'eau cristalline, la sensation austère et presque sans vie qui se dégage de cette image la rend très différente du reste de la série. Son esthétique correspond à celle de beaucoup de mes autres travaux, dans lesquels je me concentre sur des éléments minimalistes sans surcharger l'image avec du bruit inutile.»
«Pour chaque piscine, je passe de quarante-cinq minutes à une heure, selon la météo. Prise dans une piscine publique de la banlieue de Sydney par une belle journée ensoleillée, cette image illustre clairement le côté communautaire de cet endroit. De nombreuses familles et amis étaient rassemblés autour de la piscine pour parler, plaisanter et se détendre, ce qui semble être un luxe compte tenu du climat actuel.»
«Voici la dernière image de la série, prise à Sydney. J'ai toujours été un grand fan de Richard Meier, l'architecte connu pour son utilisation du blanc et des courbes. Donc quand j'ai vu cette image, j'ai tout de suite pensé à lui. Il y a vraiment quelque chose d'unique quand on regarde comment les différents composants de la maison se combinent avec la piscine.»