50 ans d'histoire de la Bretagne à travers l'objectif de «Madame Yvonne»
Société / Culture

50 ans d'histoire de la Bretagne à travers l'objectif de «Madame Yvonne»

Lorqu'elle a quitté Strasbourg et débarqué au Vieux-Marché dans les Côtes-d'Armor en 1996, Pascale Laronze, fondatrice et directrice artistique de la compagnie Papier Théâtre, a fait le maximum pour comprendre la réalité de sa nouvelle vie en milieu rural. «J'ai décidé de reprendre des études et d'écrire une thèse en sociologie. Dans ce cadre, j'ai travaillé sur le développement culturel en territoire rural, sur le rapport entre la mémoire et les souvenirs», explique-t-elle, assise au calme dans le jardin de sa maison. La marionnettiste de formation en a tiré un livre, «On n'était pas privé de dessert... y avait pas de dessert», dans lequel des enfants interviewent des personnes âgées sur leur passé dans la région du Trégor. Dans la bouche des seniors, un nom revenait souvent: Madame Yvonne. «J'avais fait des recherches, découvert qu'elle était née dans les années 1870 à Ploumilliau, qu'elle avait fait des photos. Dès lors, plus aucune trace, mes recherches étaient tombées à plat.» Jusqu'à un coup de téléphone, en 2005, de la petite-nièce de la feue Bretonne, affirmant être en possession du fonds Yvonne Kerdudo et donc de milliers de photos. Sa première phrase: «J'ai les images qui correspondent aux témoignages de votre ouvrage.» Ce sont les prémices de son livre «Madame Yvonne», paru chez Filigranes. Une fenêtre précieuse sur la vie de la région de 1902 à 1952.

«Lorsque je suis arrivée chez Yvonne Verdyn, sa petite-nièce, j'ai vu ce grenier poussiéreux rempli de piles de journaux, des cageots, des bouts de tissu, des cartons, des vieux vélos. Au milieu de tout ça, il y avait des piles de plaques de verre, c'était impressionnant. Je connaissais un peu cette technique de photographie. Dans ma famille, mon arrière-grand-père faisait de la photo et j'ai des plaques qu'on m'a données. Ce sont des plaques en verre sur lesquelles on met de la gélatine de porc, d'où leur nom: plaques au gélatino-bromure d'argent. Dans cette gélatine, il y a des microparticules d'argent qui vont faire effet miroir et faire que la plaque va s'imprimer. Elle voulait s'en débarrasser. Au hasard, j'en ai pris une dizaine. Avec un copain photographe, on les a nettoyées comme on a pu, scannées, et mises en positif. Quand on a vu les photos, c'était très très beau. J'ai acheté le fonds et l'aventure a commencé.»

 
Le bal du Vieux-Marché. | Yvonne Kerdudo

«Lorsque je suis arrivée chez Yvonne Verdyn, sa petite-nièce, j'ai vu ce grenier poussiéreux rempli de piles de journaux, des cageots, des bouts de tissu, des cartons, des vieux vélos. Au milieu de tout ça, il y avait des piles de plaques de verre, c'était impressionnant. Je connaissais un peu cette technique de photographie. Dans ma famille, mon arrière-grand-père faisait de la photo et j'ai des plaques qu'on m'a données. Ce sont des plaques en verre sur lesquelles on met de la gélatine de porc, d'où leur nom: plaques au gélatino-bromure d'argent. Dans cette gélatine, il y a des microparticules d'argent qui vont faire effet miroir et faire que la plaque va s'imprimer. Elle voulait s'en débarrasser. Au hasard, j'en ai pris une dizaine. Avec un copain photographe, on les a nettoyées comme on a pu, scannées, et mises en positif. Quand on a vu les photos, c'était très très beau. J'ai acheté le fonds et l'aventure a commencé.»

 

«J'ai réuni douze bénévoles, des gens du coin qui étaient intéressés pour sauver ce fonds. Cette dame avait contacté tout le monde: les archives départementales, le musée de Bretagne, la cinémathèque de Brest. Tous avaient refusé, c'était trop local. On a commencé à travailler ensemble en 2007. On a défini des tâches, un protocole très précis. On a commencé par trier les plaques, les compter et mettre de côté celles qui étaient cassées. Il a ensuite fallu les nettoyer. On ne pouvait pas rester plus de deux heures en contact avec les plaques à cause du bromure. On portait des masques, des gants, etc. Après avoir suivi une formation spécifique, on les a numérisées, cataloguées et on a réalisé un archivage muséographique. Au début, on nettoyait dix plaques par jour. À la fin, on arrivait à en numériser 150. Les 13.400 plaques ont été numérisées en trois ans. On en a sélectionné environ 300 pour le livre. Celle devant l'église est étonnante. Ils mettaient de vrais enfants à la place des anges… Il fallait le faire quand même (Rires).»
Fête religieuse à l'église de Saint-Eloi de Louargat. | Yvonne Kerdudo

«J'ai réuni douze bénévoles, des gens du coin qui étaient intéressés pour sauver ce fonds. Cette dame avait contacté tout le monde: les archives départementales, le musée de Bretagne, la cinémathèque de Brest. Tous avaient refusé, c'était trop local. On a commencé à travailler ensemble en 2007. On a défini des tâches, un protocole très précis. On a commencé par trier les plaques, les compter et mettre de côté celles qui étaient cassées. Il a ensuite fallu les nettoyer. On ne pouvait pas rester plus de deux heures en contact avec les plaques à cause du bromure. On portait des masques, des gants, etc. Après avoir suivi une formation spécifique, on les a numérisées, cataloguées et on a réalisé un archivage muséographique. Au début, on nettoyait dix plaques par jour. À la fin, on arrivait à en numériser 150. Les 13.400 plaques ont été numérisées en trois ans. On en a sélectionné environ 300 pour le livre. Celle devant l'église est étonnante. Ils mettaient de vrais enfants à la place des anges… Il fallait le faire quand même (Rires).»

«Il y a beaucoup de photos d'enfants. On les voit jouer avec une poupée, une dinette, des petits trains, un cerceau, faire du vélo... On aborde aussi la question des familles nombreuses. Cette photo, c'est une maman avec tous ses enfants. Ils sont dix-sept je crois. Il y a trois paires de jumeaux. Il en manquait un. Yvonne l'avait, semble-t-il, pris en photo d'identité donc elle en a fait un collage, c'était le Photoshop de l'époque.»
Montage réalisé par Yvonne pour que la famille soit au complet. | Yvonne Kerdudo

«Il y a beaucoup de photos d'enfants. On les voit jouer avec une poupée, une dinette, des petits trains, un cerceau, faire du vélo... On aborde aussi la question des familles nombreuses. Cette photo, c'est une maman avec tous ses enfants. Ils sont dix-sept je crois. Il y a trois paires de jumeaux. Il en manquait un. Yvonne l'avait, semble-t-il, pris en photo d'identité donc elle en a fait un collage, c'était le Photoshop de l'époque.»

«Ce qui est exceptionnel, c'est que l'on dispose du hors champ. Elle recadrait les clichés après. J'imagine que dans la photo qu'elle tirait, la vieille dame curieuse en coiffe qui observe la scène n'est pas visible.»
Photo non identifiée. | Yvonne Kerdudo

«Ce qui est exceptionnel, c'est que l'on dispose du hors champ. Elle recadrait les clichés après. J'imagine que dans la photo qu'elle tirait, la vieille dame curieuse en coiffe qui observe la scène n'est pas visible.»

«Il n'y a quasiment aucun écrit sur Yvonne. Elle est née à Ploumilliau en 1878 et morte en 1954. C'était une famille d'agriculteurs. Ils étaient cinq enfants, elle avait deux frères aînés et deux sont décédés jeunes. Elle a décidé de partir à l'âge de 16 ans à Paris, à Ivry-sur-Seine. Il y avait beaucoup de Bretons qui partaient. Les filles surtout, comme Bécassine. Les gens crevaient de faim, surtout en Basse-Bretagne. Elle a travaillé à l'hôpital Bicêtre. Elle était fille de salle. Elle a photographié ses diplômes. Celui d'aide-soignante, son certificat d'étude et ensuite d'infirmière.»
Yvonne à Paris à l'époque où elle était infirmière. | Yvonne Kerdudo

«Il n'y a quasiment aucun écrit sur Yvonne. Elle est née à Ploumilliau en 1878 et morte en 1954. C'était une famille d'agriculteurs. Ils étaient cinq enfants, elle avait deux frères aînés et deux sont décédés jeunes. Elle a décidé de partir à l'âge de 16 ans à Paris, à Ivry-sur-Seine. Il y avait beaucoup de Bretons qui partaient. Les filles surtout, comme Bécassine. Les gens crevaient de faim, surtout en Basse-Bretagne. Elle a travaillé à l'hôpital Bicêtre. Elle était fille de salle. Elle a photographié ses diplômes. Celui d'aide-soignante, son certificat d'étude et ensuite d'infirmière.»

«Yvonne s'est mariée deux fois. Le premier mari s'appelle Henri Julien Pierroz. Lui, il est parti du jour au lendemain. Il est allé chercher du tabac, il n'est jamais revenu. On l'a retrouvé comme orpailleur aux États-Unis. Il y a des Pierroz là-bas qui descendent de lui. Elle a eu énormément de mal à divorcer. Elle s'est remariée plus tard avec Jean-Louis Le Guyader.»
Yvonne et son premier mari: Henri Julien Pierroz . | Yvonne Kerdudo

«Yvonne s'est mariée deux fois. Le premier mari s'appelle Henri Julien Pierroz. Lui, il est parti du jour au lendemain. Il est allé chercher du tabac, il n'est jamais revenu. On l'a retrouvé comme orpailleur aux États-Unis. Il y a des Pierroz là-bas qui descendent de lui. Elle a eu énormément de mal à divorcer. Elle s'est remariée plus tard avec Jean-Louis Le Guyader.»

«Elle n'a jamais eu d'enfant… J'ai pas mal d'anecdotes qui disent qu'elle aurait voulu en avoir, aurait souhaité en adopter. Elle s'est beaucoup occupée de ses neveux et de ses petits-neveux. On a retrouvé de nombreux clichés de l'un d'entre eux: Émile Casimir Kerdudo. Car il est très photogénique et visiblement il y avait beaucoup d'amour entre eux deux. Il est déguisé sous toutes les formes. Bébé, elle l'a mis dans un nid. Plus tard, il est en marié, en communiante, avec une coiffe bretonne, déguisé en soldat… Elle a tout fait avec lui. Il est décédé à 17 ans de la tuberculose.»
Émile Casimir Kerdudo prend la pose dans le studio de sa tante à Plouaret. | Yvonne Kerdudo

«Elle n'a jamais eu d'enfant… J'ai pas mal d'anecdotes qui disent qu'elle aurait voulu en avoir, aurait souhaité en adopter. Elle s'est beaucoup occupée de ses neveux et de ses petits-neveux. On a retrouvé de nombreux clichés de l'un d'entre eux: Émile Casimir Kerdudo. Car il est très photogénique et visiblement il y avait beaucoup d'amour entre eux deux. Il est déguisé sous toutes les formes. Bébé, elle l'a mis dans un nid. Plus tard, il est en marié, en communiante, avec une coiffe bretonne, déguisé en soldat… Elle a tout fait avec lui. Il est décédé à 17 ans de la tuberculose.»

«Il n'y avait pas d'écrit non plus sur les plaques. Dès qu'on a pu, on a organisé des projections dans les salles des fêtes de la région pour que les gens les identifient. Dans le Trégor et même au-delà. À Rennes, Lorient, Paris... Toutes les semaines, une photo paraît aussi dans le quotidien Le Trégor. Des gens de toute la France sont abonnés. Une femme de 93 ans m'a appelée pour nous dire: “La photo de cette semaine, c'est ma famille. Je suis une des jumelles mais je ne sais pas laquelle.” On a vérifié et c'était bien vrai. Ça nous a aidé à identifier environ 9.000 images. Cela peut être le lieu, par exemple, ou les gens qui posent…»
La famille Picolo-Le Men à Pluzunet vers 1926 avec les jumelles portées au premier plan. | Yvonne Kerdudo

«Il n'y avait pas d'écrit non plus sur les plaques. Dès qu'on a pu, on a organisé des projections dans les salles des fêtes de la région pour que les gens les identifient. Dans le Trégor et même au-delà. À Rennes, Lorient, Paris... Toutes les semaines, une photo paraît aussi dans le quotidien Le Trégor. Des gens de toute la France sont abonnés. Une femme de 93 ans m'a appelée pour nous dire: “La photo de cette semaine, c'est ma famille. Je suis une des jumelles mais je ne sais pas laquelle.” On a vérifié et c'était bien vrai. Ça nous a aidé à identifier environ 9.000 images. Cela peut être le lieu, par exemple, ou les gens qui posent…»

«Yvonne faisait aussi des photos de classe. Là, c'est l'école privée Saint-Louis de Plouaret. Les élèves sont bien habillés, les filles ont des nœuds, il n'y a qu'une classe d'âge d'étude et quatre professeures.»
Photo de classe du pensionnat de l'école privée Saint-Louis de Plouaret en 1922. | Yvonne Kerdudo

«Yvonne faisait aussi des photos de classe. Là, c'est l'école privée Saint-Louis de Plouaret. Les élèves sont bien habillés, les filles ont des nœuds, il n'y a qu'une classe d'âge d'étude et quatre professeures.»

«Ici, c'est l'école publique. Ils sont tous en sabots. Il y a une enseignante. On va des classes enfantines jusqu'au certificat d'études.»
Non identifiée. | Yvonne Kerdudo

«Ici, c'est l'école publique. Ils sont tous en sabots. Il y a une enseignante. On va des classes enfantines jusqu'au certificat d'études.»

«On a également consacré un chapitre aux loisirs de l'époque. La musique était omniprésente. Il y a des joueurs de bombarde, des groupes de jazz, des fanfares… Des sonneurs passaient aussi de village en village avec des feuilles volantes sur lesquelles étaient inscrites les paroles des chansons. Après, tu rendais ta feuille comme à la messe.»
Fanfare non identifiée. | Yvonne Kerdudo

«On a également consacré un chapitre aux loisirs de l'époque. La musique était omniprésente. Il y a des joueurs de bombarde, des groupes de jazz, des fanfares… Des sonneurs passaient aussi de village en village avec des feuilles volantes sur lesquelles étaient inscrites les paroles des chansons. Après, tu rendais ta feuille comme à la messe.»

«Il y avait d'autres distractions. Le fonds contient des photos de représentation de pièces de théâtres durant les kermesses, des rencontres de football, de courses cyclistes, de la boxe, de la lutte ou encore de la boule bretonne... Dans le coin, aujourd'hui, les gens y jouent encore.»
Des joueurs de boule bretonne non identifiés. | Yvonne Kerdudo

«Il y avait d'autres distractions. Le fonds contient des photos de représentation de pièces de théâtres durant les kermesses, des rencontres de football, de courses cyclistes, de la boxe, de la lutte ou encore de la boule bretonne... Dans le coin, aujourd'hui, les gens y jouent encore.»

«On a listé également les divers métiers de l'époque. Il y a des tailleurs de pierre, les sabotiers, le cours de coupe, les couturières, les bouchers, les bourreliers qui faisaient les rênes, les sangles pour les chevaux. Ici, on vivait de la salaison du porc. Ils mettaient tout en caissette et ça partait dans les restaurants parisiens. Celle du boulanger est extraordinaire. La plaque était très abîmée. Quand on l'a prise en main, on ne voyait rien. Il a fallu faire un gros travail de nettoyage pour l'avoir.»
Le couple Le Gars-Derrien, boulangers à Ploumilliau. | Yvonne Kerdudo

«On a listé également les divers métiers de l'époque. Il y a des tailleurs de pierre, les sabotiers, le cours de coupe, les couturières, les bouchers, les bourreliers qui faisaient les rênes, les sangles pour les chevaux. Ici, on vivait de la salaison du porc. Ils mettaient tout en caissette et ça partait dans les restaurants parisiens. Celle du boulanger est extraordinaire. La plaque était très abîmée. Quand on l'a prise en main, on ne voyait rien. Il a fallu faire un gros travail de nettoyage pour l'avoir.»

«Le XXe siècle, ce sont aussi évidemment les deux Guerres mondiales… C'est Yves-Marie Callac, l'un des rares soldats à avoir été décoré de la Légion d'honneur sur le champs de bataille sans être officier. On a eu accès à son livret militaire dans lequel tous ses faits d'armes sont inscrits. Lors de la bataille de l'Aisne en 1917, il a fait prisonnier une section d'Allemands, tout seul...»
Le soldat Yves-Marie Callac pose avec ses médailles. | Yvonne Kerdudo

«Le XXe siècle, ce sont aussi évidemment les deux Guerres mondiales… C'est Yves-Marie Callac, l'un des rares soldats à avoir été décoré de la Légion d'honneur sur le champs de bataille sans être officier. On a eu accès à son livret militaire dans lequel tous ses faits d'armes sont inscrits. Lors de la bataille de l'Aisne en 1917, il a fait prisonnier une section d'Allemands, tout seul...»

«Cette photo est une énigme. On ne sait pas qui c'est. Quand on zoome, à la loupe, on voit qu'il y a derrière le soldat, dans le cadre, une locomotive sur laquelle est écrit: “Celle qui nous ramènera chez nous.” Elle a été envoyée à un soldat. Cette jeune femme porte un calot, elle est en tenue légère… C'est rigolo. Elle est sur pas mal de photos. Yvonne l'a mise en scène au fond du jardin avec le bouquet de fleurs et un livre.»
Photo non identifiée. | Yvonne Kerdudo

«Cette photo est une énigme. On ne sait pas qui c'est. Quand on zoome, à la loupe, on voit qu'il y a derrière le soldat, dans le cadre, une locomotive sur laquelle est écrit: “Celle qui nous ramènera chez nous.” Elle a été envoyée à un soldat. Cette jeune femme porte un calot, elle est en tenue légère… C'est rigolo. Elle est sur pas mal de photos. Yvonne l'a mise en scène au fond du jardin avec le bouquet de fleurs et un livre.»

«Nous sommes en août 1944, après la Libération. Elle a photographié un groupe de résistants, les Forces françaises de l'intérieur (FFI), devant chez elle. Les noms sont connus. Il y avait une balance dans la troupe. Personne ne s'entend sur qui a balancé. Elle fait un peu polémique. Une grande partie du groupe a été arrêté et fusillé à Ploufragan.»
Le groupe de résistants devant la maison d'Yvonne à Plouaret. | Yvonne Kerdudo

«Nous sommes en août 1944, après la Libération. Elle a photographié un groupe de résistants, les Forces françaises de l'intérieur (FFI), devant chez elle. Les noms sont connus. Il y avait une balance dans la troupe. Personne ne s'entend sur qui a balancé. Elle fait un peu polémique. Une grande partie du groupe a été arrêté et fusillé à Ploufragan.»

«Les soldats allemands sont dans une cour du bourg. C'est la fin de la guerre. Un spécialiste des uniformes affirme que c'était après la défaite car ils n'ont plus de belles chaussures cirées.»
Les soldats allemands dans la cour d'une maison du Vieux-Marché. | Yvonne Kerdudo

«Les soldats allemands sont dans une cour du bourg. C'est la fin de la guerre. Un spécialiste des uniformes affirme que c'était après la défaite car ils n'ont plus de belles chaussures cirées.»

«J'ai montré les images d'Yvonne dans les établissements scolaires de la région. À Lannion, à Guingamp… En général, les jeunes prennent le décalage en pleine figure. Ils découvrent une période où il n'y avait pas d'électricité. Elle n'est arrivée dans le Trégor qu'en 1958… Yvonne montre tout. Je pense qu'elle avait envie de connaître les gens. Elle devait prendre le temps, elle ne faisait pas ça uniquement pour faire une belle photo. Elle va trouver le moment où l'on va être dans l'humain, dans la chair. Il y a quelque chose qui passe dans les regards. Une tension est là. Même pour les soldats, elle a un regard de femme, un regard de mère. Ce sont nos fils qui partent à la guerre. Elle joue un rôle dans la photo. Elle ne fait pas que la signer, elle est dedans. Elle savait très bien travailler la lumière. C'était une vraie photographe, il n'y a aucun doute là-dessus.»
Autoportrait d'Yvonne devant sa maison à Plouaret. | Kerdudo

«J'ai montré les images d'Yvonne dans les établissements scolaires de la région. À Lannion, à Guingamp… En général, les jeunes prennent le décalage en pleine figure. Ils découvrent une période où il n'y avait pas d'électricité. Elle n'est arrivée dans le Trégor qu'en 1958… Yvonne montre tout. Je pense qu'elle avait envie de connaître les gens. Elle devait prendre le temps, elle ne faisait pas ça uniquement pour faire une belle photo. Elle va trouver le moment où l'on va être dans l'humain, dans la chair. Il y a quelque chose qui passe dans les regards. Une tension est là. Même pour les soldats, elle a un regard de femme, un regard de mère. Ce sont nos fils qui partent à la guerre. Elle joue un rôle dans la photo. Elle ne fait pas que la signer, elle est dedans. Elle savait très bien travailler la lumière. C'était une vraie photographe, il n'y a aucun doute là-dessus.»

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