Le Vent se lève, film d’adieu au cinéma du réalisateur Hayao Miyazaki, raconte une nouvelle et dernière fois une histoire de ciel. Celle d'un aviateur contrarié devenu ingénieur aéronautique à cause de sa mauvaise vue. Mais à défaut d'y aller lui-même, il envoie dans le ciel des engins chargés de le noircir de bombes.
Miyazaki, dont l'oncle possédait une entreprise en aéronautique qui produisait des avions de chasse, et que son père dirigeait, a lui-même nourri une passion pour les avions avant de s'en découvrir une pour le cinéma. Elle dévore tous ses films. Retour en images sur ces animations célestes.
Le Vent se lève est un biopic de l'ingénieur Jiro Horikoshi (1903-1982), qui fit construire l'un des avions essentiels à l'armée japonaise pendant la Seconde Guerre mondiale. L'aviation est donc au centre de ce dernier long métrage de Miyazaki, qui a annoncé sa retraite.
Dans Un Château dans le ciel (1986), l'espace aérien était omniprésent comme monde merveilleux contenant l'île volante de Laputa.
Dessin préparatoire de l'île volante de Laputa.
Si l'entièreté des films de Miyazaki ne se déroulent pas dans le ciel (Princesse Mononoké ou Ponyo sur la falaise sont ancrés dans la nature terrestre) le plus souvent, le réalisateur maintient toujours un rapport au ciel ou au vol, et permet toujours des plans au plus proche des nuages. Comme ici dans Mon Voisin Totoro (1988) où le totoro est un esprit de la forêt qui peut voler.
Outre les avions, différents ustenstiles servent aux personnages de Miyazaki pour voler: dirigeables, toupie, ou un balai, dans Kiki la petite Sorcière (1989).
Porco Rosso (1992) est le film le plus explicitement tourné vers le ciel avant Le Vent se lève. Miyazaki y raconte l'histoire d'un porc pilote, ancien humain qui a frôlé la mort et s'est retrouvé avec une tête de cochon. Ce long métrage, hommage à l'histoire de l'aviation, se situe dans les années 1920 dans une Italie au bord du fascisme. Comme pour Le Vent se lève, ce sont les années d'avant-guerre –le réalisateur est né juste après, en 1941.
Dessin préparatoire pour l'avion de Porco Rosso.
Dans Le Voyage de Chihiro (2001), Miyazaki met en scène ce que représente pour lui la capacité de voler: un attribut du pouvoir. C'est ainsi que la sorcière Yubaba peut voler.
Le dragon est une autre créature capable de voler, et fait partie des alliés de Chihiro.
Dessin préparatoire pour Le Château ambulant (2004). Dans ce film, tous les personnages tendent vers une liberté symbolisée par la capacité de voler (l'un des esprits une fois libre peut par exemple voler, et les personnages se retrouvent à la fin dans un nouveau château volant...). Une assimilation quasi systématique chez Miyazaki.
