L'année 2022 a été marquée de conflits meurtriers, dramatiques. La guerre en Ukraine tout d'abord, un conflit aux portes de l'Europe qui ravive les cauchemars d'une nouvelle guerre mondiale, ou encore les combats en République démocratique du Congo, qui ont forcé le déplacement de pans entiers de population. L'année 2022, c'est aussi des soulèvements populaires. Celui des femmes et des hommes d'Iran, asphyxiés par un régime à bout de souffle, ou bien du peuple sri-lankais, sans solutions face à une grave crise économique. Tour d'horizon des images de ces guerres et révoltes qui ont fait l'année 2022.
En cette fin d'année, les combats entre l'armée nationale de la République démocratique du Congo et le groupe rebelle M23 ont forcé des milliers de personnes à fuir l'est du pays, comme ici, le 15 novembre 2022. Beaucoup se sont réfugiés dans la ville de Goma, elle aussi menacé par l'avancée de ce mouvement rebelle.
Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le monde retient son souffle, les yeux rivés sur cette guerre meurtrière. Bombardements de civils, déplacés par millions, débâcle des troupes russes, reconquêtes ukrainiennes: chaque étape du conflit a rythmé l'année 2022. Un conflit qui a aussi révélé son lot d'horreurs et d'atrocités, notamment avec la découverte de massacres et de fosses communes, comme ici, le 25 septembre à Izioum, dans la région de Kharkiv. Le 10 novembre, les autorités américaines estimaient que 40.000 civils et 200.000 militaires avaient été tués, tous camps confondus, depuis le début de l'invasion. Aujourd'hui, l'issue de la guerre semble aussi lointaine qu'incertaine.
Des peuples autochtones de tout le Brésil se sont réunis pour la 18e édition du Campement Terre Libre, à Brasilia, le 6 avril 2022. Pendant dix jours, des milliers d'entre eux sont venus réclamer une plus grande protection de leurs terres et de leurs droits et dénoncer, entre autres, l'orpaillage illégal et la destruction de l'environnement. Les peuples indigènes représentent moins de 1% de la population du Brésil, mais leurs réserves occupent environ 13% du territoire.
Au début de l'année 2022, une impressionnante manifestation a éclaté au Kazakhstan après une hausse soudaine du prix du carburant. Partie de la cité pétrolière de Janaozen, la contestation a rapidement gagné plusieurs villes du pays, dont Almaty. La nuit du 4 au 5 janvier a été particulièrement rude, comme en témoignent ici les restes calcinés des voitures d'un parking dans la capitale, le 6 janvier. Ébranlé, le pouvoir en place a finalement déclaré l'état d'urgence le 6 janvier et fait appel à des forces menées par la Russie pour sauver sa peau. Selon les autorités du pays, 225 personnes sont mortes lors des émeutes, qui ont été violemment réprimées.
Historique. Voilà l'adjectif qui décrit sûrement le mieux les manifestations sans précédent qui secouent l'Iran depuis trois mois. Après la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans arrêtée par la police des mœurs pour avoir enfreint le code vestimentaire de la République islamique, le pays s'est embrasé: la foule est descendue dans les rues pour réclamer davantage de libertés et la fin du régime en place. Cette révolte réprimée dans le sang émeut à l'international, comme ici, à Istanbul (Turquie), où une Iranienne coupe sa queue-de-cheval lors d'une manifestation devant le consulat d'Iran, le 21 septembre 2022. Un symbole de soutien aux révoltés, mais aussi de deuil: au moins 458 personnes ont été tuées depuis le début des protestations, selon des chiffres communiqués par l'ONG Iran Human Rights, et plus de 18.000 ont été arrêtées par le régime.
Le Sri Lanka a lui aussi connu des manifestations inédites. Au mois de mars 2022, le peuple sri-lankais, broyé par une grave crise économique qui coule le pays, s'est rassemblé pour crier sa détresse face à une inflation record, des coupures de courant et des pénuries de carburant et de produits du quotidien. Les rues n'ont pas désempli pendant plusieurs mois, la foule exigeant la démission du gouvernement dirigé par la famille Rajapaksa. Le 9 juillet, le président a été contraint de fuir sa résidence officielle à Colombo, avant que la foule en colère n'envahisse les bureaux du Premier ministre, tout juste désigné président par intérim, allant jusqu'à jouer aux cartes dans son salon, comme ici, le 10 juillet. Réfugié à Singapour, Gotabaya Rajapaksa a finalement démissionné quelques jours plus tard.
Shireen Abu Akleh, journaliste chevronnée d'Al-Jazeera, était particulièrement connue pour sa couverture du conflit entre Israël et la Palestine. Sa mort par balle le 11 mai 2022 à Jenine, où elle suivait des affrontements armés qui avaient éclaté au cours d'un nouveau raid de l'armée israélienne dans un camp de réfugiés, a entraîné une vague de soutiens à travers le monde. Tsahal est entre autres accusée d'avoir volontairement visé la journaliste, ce qu'appuie notamment l'analyse de plusieurs vidéos par la chaîne américaine CNN.
Des militantes pour le droit à l'avortement, vêtues d'une tenue inspirée de La Servante écarlate, marchent à Denver (Colorado), le 27 juin 2022. Trois jours plus tôt, la Cour suprême des États-Unis avait révoqué l'arrêt Roe v. Wade, laissant les États américains légiférer sur le droit à l'avortement. Certains d'entre eux, notamment le Texas, l'Oklahoma, le Tennessee et l'Idaho, ont depuis fait passer des lois interdisant l'avortement ou restreignant fortement son accès.
