Calais et ses jungles, une histoire de quinze ans
France

Calais et ses jungles, une histoire de quinze ans

«C'est la fin de la jungle», a annoncé, mercredi 26 octobre, la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio. Selon les autorités, plus de 5.000 personnes ont été mises à l'abri. La fermeture de ce bidonville géant met un terme à plus de quinze ans de débats aux sujets des migrants qui transitaient à Calais. La jungle elle-même a regroupé plusieurs campements différents - on en a compté jusqu'à six - et ils n'ont cessé d'être démantelés voire détruits pour réapparaître un peu plus loin. Car depuis la fin des années 1990, des réfugiés du monde entier transitent par Calais pour essayer de gagner l’Angleterre. A partir du 24 octobre 2016, les autorités françaises ont affrété des bus pour déplacer les réfugiés dans différentes régions de France avant de procéder à la démolition complète du camp. Retour en images sur quatorze ans dans la «jungle» de Calais. 

 

Sangatte. Des membres de la Croix Rouge Française débarrassent des matelas au centre de Sangatte. Installée fin septembre 1999, cette structure était chargée d’accueillir «provisoirement» les migrants en transit souhaitant se rendre en Grande-Bretagne. En trois ans, plus de 65.000 étrangers, originaires d’une centaine de pays du monde, sont passés par ce centre. Sa fermeture, prévue en avril 2003, a finalement lieu en décembre 2002. En vertu d’un accord franco-britannique signé dans le but de décourager l’immigration illégale, 934 migrants ont alors été transférés vers l'Angleterre et 131 vers la France.
Centre de Sangatte, le 13 décembre 2002. | Denis Charlet / AFP

Sangatte. Des membres de la Croix Rouge Française débarrassent des matelas au centre de Sangatte. Installée fin septembre 1999, cette structure était chargée d’accueillir «provisoirement» les migrants en transit souhaitant se rendre en Grande-Bretagne. En trois ans, plus de 65.000 étrangers, originaires d’une centaine de pays du monde, sont passés par ce centre. Sa fermeture, prévue en avril 2003, a finalement lieu en décembre 2002. En vertu d’un accord franco-britannique signé dans le but de décourager l’immigration illégale, 934 migrants ont alors été transférés vers l'Angleterre et 131 vers la France.

Les réfugiés se dispersent aux alentours. Des Afghans préparent leur repas dans le camp appelé «la jungle». Loin de disparaître après la fermeture du centre de Sangatte, en 2002, les réfugiés n’ont fait que se disperser. Les réfugiés construisent des abris de palettes et de bâches dans les terrains boisés.
«Jungle» de Calais, le 23 mars 2009. | Philippe Huguen / AFP

Les réfugiés se dispersent aux alentours. Des Afghans préparent leur repas dans le camp appelé «la jungle». Loin de disparaître après la fermeture du centre de Sangatte, en 2002, les réfugiés n’ont fait que se disperser. Les réfugiés construisent des abris de palettes et de bâches dans les terrains boisés.

Le camp s'étend. Le gouvernement annonce qu’il veut évacuer «la jungle» qu’il considère comme un refuge pour la contrebande et une zone de non-droit dans laquelle les conditions sanitaires sont déplorables. Elles seraient notamment responsables d’une épidémie de gale au cours des derniers mois.
Vue aérienne, le 21 septembre 2009. | Photo cor / AFP

Le camp s'étend. Le gouvernement annonce qu’il veut évacuer «la jungle» qu’il considère comme un refuge pour la contrebande et une zone de non-droit dans laquelle les conditions sanitaires sont déplorables. Elles seraient notamment responsables d’une épidémie de gale au cours des derniers mois.

Un premier démantèlement du camp a lieu. Des gendarmes et des policiers débarquent pour démanteler les tentes du camp bloquent des réfugiés. Depuis plusieurs années, les autorités font tout pour éloigner les étrangers. Les contrôles migratoires ont été renforcés et plus de 35.500 personnes auraient été interpellées en 2008.
« Jungle » de Calais, le 22 septembre 2009. | François Lo Presti / AFP

Un premier démantèlement du camp a lieu. Des gendarmes et des policiers débarquent pour démanteler les tentes du camp bloquent des réfugiés. Depuis plusieurs années, les autorités font tout pour éloigner les étrangers. Les contrôles migratoires ont été renforcés et plus de 35.500 personnes auraient été interpellées en 2008.

Les bulldozers sont à l'oeuvre. Un bulldozer nettoie les débris après la destruction du camp. Un total de 278 migrants, dont 132 se déclarant mineurs, ont été interpellés, indique alors le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian.
«Jungle» de Calais, le 22 septembre 2009. | Denis Charlet / AFP

Les bulldozers sont à l'oeuvre. Un bulldozer nettoie les débris après la destruction du camp. Un total de 278 migrants, dont 132 se déclarant mineurs, ont été interpellés, indique alors le préfet du Pas-de-Calais, Pierre de Bousquet de Florian.

Mais la "jungle" renaît. Une femme se tient devant sa tente dans la «nouvelle jungle» près du port de Calais. En 2015, environ 3.000 réfugiés, fuyant la guerre ou les persécutions dans leurs pays, vivent dans des tentes et des abris.
«Jungle» de Calais, le 17 juin 2015. | Philippe Huguen / AFP

Mais la "jungle" renaît. Une femme se tient devant sa tente dans la «nouvelle jungle» près du port de Calais. En 2015, environ 3.000 réfugiés, fuyant la guerre ou les persécutions dans leurs pays, vivent dans des tentes et des abris.

S'y invente une vie de fortune. Ici, es Afghans et des Pakistanais déjeunent dans une tente.
 «Nouvelle jungle», le 14 août 2015. | Philippe Huguen / AFP

S'y invente une vie de fortune. Ici, es Afghans et des Pakistanais déjeunent dans une tente.

On se débrouille avec les moyens du bord. Des réfugiés rechargent leurs téléphones portables.
«Nouvelle jungle», le 14 septembre 2015. | Philippe Huguen / AFP

On se débrouille avec les moyens du bord. Des réfugiés rechargent leurs téléphones portables.

Le nombre de migrants augmente avec la guerre en Syrie. Le chef de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé la tenue d’un mini-sommet à Bruxelles le 25 octobre 2015 pour faire face à la crise des migrants.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 21 octobre 2015. | Philippe Huguen / AFP

Le nombre de migrants augmente avec la guerre en Syrie. Le chef de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a demandé la tenue d’un mini-sommet à Bruxelles le 25 octobre 2015 pour faire face à la crise des migrants.

Les conditions sanitaires restent déplorables. Des forces de sécurité françaises installent des tentes pour les réfugiés. Le 2 novembre 2015, la justice a ordonné à l’Etat de réaliser divers aménagements sanitaires, notamment la création de points d’eau et de latrines supplémentaires afin d’améliorer les conditions des réfugiés dans le camp.  Des ONG avaient appelé à une action immédiate pour remédier à «de sérieuses violations des droits de l’homme».
«Nouvelle jungle», le 5 novembre 2015. | Philippe Huguen / AFP

Les conditions sanitaires restent déplorables. Des forces de sécurité françaises installent des tentes pour les réfugiés. Le 2 novembre 2015la justice a ordonné à l’Etat de réaliser divers aménagements sanitaires, notamment la création de points d’eau et de latrines supplémentaires afin d’améliorer les conditions des réfugiés dans le camp.  Des ONG avaient appelé à une action immédiate pour remédier à «de sérieuses violations des droits de l’homme».

Les tensions se font vives. Les forces de police françaises tentent d’empêcher les réfugiés de monter sur les camions en direction de l’Angleterre. Le 12 novembre 2015, un camp en dur a été installé afin de créer «près de 2 000 places gérées et encadrées», explique la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio. A la fin de l’année 2015, environ 4.500 personnes vivaient dans le camp.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 25 novembre 2015. | Philippe Huguen / AFP

Les tensions se font vives. Les forces de police françaises tentent d’empêcher les réfugiés de monter sur les camions en direction de l’Angleterre. Le 12 novembre 2015, un camp en dur a été installé afin de créer «près de 2 000 places gérées et encadrées», explique la préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio. A la fin de l’année 2015, environ 4.500 personnes vivaient dans le camp.

Les autorités commencent par démanteler la partie sud du camp. Hemn, un réfugié kurde se tient près d’un feu. Les réfugiés essaient désespérément de sauver leurs abris faits de bois et de bâches. Les autorités locales leur ont dit qu’ils avaient quelques jours pour quitter les lieux avant l’arrivée des bulldozers.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 18 janvier 2016. | Philippe Huguen / AFP

Les autorités commencent par démanteler la partie sud du camp. Hemn, un réfugié kurde se tient près d’un feu. Les réfugiés essaient désespérément de sauver leurs abris faits de bois et de bâches. Les autorités locales leur ont dit qu’ils avaient quelques jours pour quitter les lieux avant l’arrivée des bulldozers.

Une démolition encore. Des bulldozers collectent les débris après la destruction de la moitié sud du camp. Les autorités françaises ont commencé la démolition le 29 février.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 4 mars 2016. | Philippe Huguen / AFP

Une démolition encore. Des bulldozers collectent les débris après la destruction de la moitié sud du camp. Les autorités françaises ont commencé la démolition le 29 février.

La jungle toujours. Selon différentes ONG, plus de 9.000 réfugiés vivaient dans la «jungle» en août 2016.
Vue aérienne, le 16 août 2016. | Philippe Huguen / AFP

La jungle toujours. Selon différentes ONG, plus de 9.000 réfugiés vivaient dans la «jungle» en août 2016.

Le démantèlement suscite des inquiétudes. Des manifestants en soutien aux réfugiés font face aux forces de l’ordre. Entre 7.000 et 10.000 réfugiés se trouvent actuellement dans le camp. Les organisations des droits de l’homme dénoncent les dangers auxquels font face les réfugiés dans le camp, en particulier les centaines de mineurs non-accompagnés.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 1er octobre 2016. | Philippe Huguen / AFP

Le démantèlement suscite des inquiétudes. Des manifestants en soutien aux réfugiés font face aux forces de l’ordre. Entre 7.000 et 10.000 réfugiés se trouvent actuellement dans le camp. Les organisations des droits de l’homme dénoncent les dangers auxquels font face les réfugiés dans le camp, en particulier les centaines de mineurs non-accompagnés.

Les opérations de "mise à l'abri" se passent dans le calme. Un réfugié (au centre), s’enregistre avant de monter dans un bus. Le 24 octobre 2016, les autorités ont commencé à déplacer tous les réfugiés du camp dans différentes régions de France avant de procéder à sa démolition.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 24 octobre 2016. | Denis Charlet / AFP

Les opérations de "mise à l'abri" se passent dans le calme. Un réfugié (au centre), s’enregistre avant de monter dans un bus. Le 24 octobre 2016, les autorités ont commencé à déplacer tous les réfugiés du camp dans différentes régions de France avant de procéder à sa démolition.

La fin d'un immense déplacement humain. En deux jours les bus ont emmené «près de 800 majeurs» vers 280 centres d’accueil et d’orientation. Selon les autorités, plus de 5.000 personnes ont été «mises à l’abri» et plus 539 mineurs isolés ont été relogés au centre d’accueil provisoire. Des ONG ont cependant dénoncé la gestion des mineurs.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 24 octobre 2016. | Philippe Huguen / AFP

La fin d'un immense déplacement humain. En deux jours les bus ont emmené «près de 800 majeurs» vers 280 centres d’accueil et d’orientation. Selon les autorités, plus de 5.000 personnes ont été «mises à l’abri» et plus 539 mineurs isolés ont été relogés au centre d’accueil provisoire. Des ONG ont cependant dénoncé la gestion des mineurs.

Et une dernière destruction. Le camp a commencé à être détruit mardi 25 octobre.
«Nouvelle jungle» de Calais, le 24 octobre 2016. | François Lo Presti / AFP

Et une dernière destruction. Le camp a commencé à être détruit mardi 25 octobre.

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