Ségolène Royal a été nommée, ce mercredi 2 avril, ministre de l'Ecologie, du Développement durable et de l'Energie du gouvernement Valls.
Elle retrouve ainsi un portefeuille, alors réduit au simple intitulé de ministre de l'Environnement, qu'elle avait occupé il y a vingt-deux ans dans le gouvernement Bérégovoy.
A l'époque, en présentant cette nomination, le présentateur de France 3 Paul Amar parlait d'un dossier «nouveau» mais «incontournable désormais, il est de couleur verte, l'écologie»:
«Il sera défendu par une jeune maman, qui connaît aussi bien le Château –elle a travaillé à l'Elysée– que le chabichou.»
Les principaux dirigeants écologistes de l'époque, Brice Lalonde (Génération Écologie) et Antoine Waechter (Les Verts), saluaient alors respectivement «une femme remarquable» et un «signe positif». «Je suis convaincue qu'il n'y a pas de bonne économie sans bonne écologie, que l'environnement est une source formidable de création d'emplois et en même temps [...] permet de régler les problèmes de pollution industrielle», déclarait de son côté la nouvelle ministre, âgée de seulement 38 ans.
Coïncidence: elle avait été nommée à ce poste après un refus des Verts d'entrer au gouvernement et le départ de Brice Lalonde, titulaire du poste. Le 2 avril 1992, les Verts avaient rendu publique une déclaration déplorant la nomination de Pierre Bérégovoy, qui «rassurera les milieux financiers et industriels, mais ne répond pas aux nouvelles aspirations des Français [...] et s'inscrit dans une continuité peu propice aux écologistes. La tradition politique de l'Elysée excluant la conclusion de contrats de gouvernement, l'ouverture ne peut s'adresser qu'à des personnes et non à des mouvements porteurs d'idées nouvelles. Dans ces conditions, les Verts ne participeront pas au gouvernement».