«La Ve République a ses rites et ses usages. Le remaniement en est un. Il suscite des attentes souvent déçues et des commentaires toujours nombreux. Il ne répond que rarement aux aspirations des Français, mais il marque des inflexions politiques. [...] Et même si le président feint d’être l’organisateur de ce réaménagement, en fait, il lui a été imposé.»
De qui sont ces lignes acerbes sur le petit jeu du remaniement gouvernemental? De François Hollande, dans une chronique publiée sur Slate en novembre 2010, au moment du dernier remaniement du gouvernement Fillon. Des mots qui prennent une saveur particulière ce 31 mars 2014 alors que l'Elysée s'apprête à procéder au premier changement gouvernemental de grande ampleur du quinquennat avec le démission de Jean-Marc Ayrault de Matignon et son remplacement annoncé par Manuel Valls.
Mais heureusement pour lui, François Hollande pourra toujours arguer qu'il ne vient pas d'opérer un remaniement, mais un changement complet, Olivier Duhamel soulignant sur Le Lab qu'il ne faut pas «confondre "remaniement" et "changement de gouvernement"».
(Merci à @SamuelLaurent pour avoir repéré cette archive)