France / Politique

Villeneuve-sur-Lot, Florange, Notre-Dame-des-Landes, Aulnay-sous-Bois: le vote des villes symboles du quinquennat Hollande

Temps de lecture : 3 min

Notre-Dame des Landes / Non au projet d’aéroport Notre-Dalme des Landes via Flickr CC License by.
Notre-Dame des Landes / Non au projet d’aéroport Notre-Dalme des Landes via Flickr CC License by.

Fermetures d'usines, émeutes, montée du Front national, affaire Leonarda... Le début de quinquennat de François Hollande a été marqué par de multiples tensions aux quatre coins de la France.

Ces épisodes ont-ils eu une incidence sur les résultats de dimanche soir? Tour d'horizon de ces «villes-symboles».

Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique)

Il n'y avait que deux listes en lice dans cette petite ville de 2.000 habitants: celle du maire sortant Jean-Paul Naud l'emporte de justesse avec 25 voix d'avance sur celle de Ronan Le Layec.

Le maire sortant s’oppose ouvertement au projet d’aéroport du gouvernement, coprésidant le Collectif d’élus doutant de la pertinence de l’aéroport (CEDPA). Son adversaire est aussi opposé au projet, mais n'avait pas souhaité en faire une priorité de son programme.

Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)

L’ombre de Jérôme Cahuzac pèse toujours sur la ville dont il fut élu maire en 2001 et 2008 avant de devenir ministre. Même si le PS arrive en tête (28,7%), le Front National le talonne (26%). Candidat du Rassemblement Bleu Marine, Etienne Bousquet-Cassagne se disait en janvier convaincu de «passer les 30% dès le premier tour»:

«Sur la ville, en juin [lors du second tour de la législative partielle, ndlr], on a atteint 48,5%»

Même s’il n’a pas atteint son objectif, le jeune candidat parvient à mettre en ballottage le maire socialiste sortant Patrick Cassany. Trois autres listes dépassent de peu les 10% nécessaires pour se qualifier pour le second tour

Florange (Moselle)

L’épisode ArcelorMittal restera décidément dans les esprits à Florange. Malgré son soutien aux salariés des hauts fourneaux, le maire PS Philippe Tarillon n’est pas réélu.

Il briguait un troisième mandat, mais son échec à sauver l’usine de Florange a joué contre lui. Son adversaire de droite Michel Decker s’impose dès le premier tour avec plus de 57% des voix et Florange bascule donc à droite, après 25 ans de règne de la gauche.

Trappes (Yvelines)

La ville, qui s’était embrasée pendant quelques jours en juillet 2013, a connu une très forte abstention dimanche: plus de la moitié des inscrits ne sont pas allés voter. Le maire sortant PS Guy Malandain, sur la liste duquel figurait Benoît Hamon, a obtenu 47% des voix, perdant près de huit points par rapport à 2008. Mais il devance de trente points ses concurrents et devrait facilement être réélu au second tour.

Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)

Gérard Ségura, élu à quelques 200 voix près en 2008, pourrait bien ne pas enchaîner sur un nouveau mandat dans cette ville que la fermeture de l'usine PSA Peugeot-Citroën a rendu emblématique des difficultés de l'automobile française.

Le maire sortant divers gauche se voit largement devancé par son adversaire de droite Bruno Beschizza, secrétaire national de l'UMP à l'emploi des forces de sécurité (26% contre 41%). Durant son mandat, Gérard Ségura s’était vu très critiqué, notamment par les syndicalistes de PSA, même si l’un d'eux, membre de la CGT, se présentait sur sa liste.

Fessenheim (Haut-Rhin)

La liste du candidat UDI Claude Brender l’emporte de justesse au premier tour avec 50,78% des voix, face à son adversaire, UDI lui aussi, Michel Boeglin. Tous deux sont fermement opposés à la fermeture de la centrale nucléaire, promesse de campagne du candidat Hollande. Alors, fermera ou fermera pas fin 2016?

Levier (Doubs)

La jeune Leonarda et sa famille vivaient dans cette petite ville quand «l'interpellation» de la jeune fille lors d'une sortie scolaire à fin de reconduite à la frontière a déclenché une vive polémique en octobre dernier.

Le maire de l’époque, Albert Jeannin, n’a pas souhaité se représenter cette année. Lors des évènements, il avait dit avoir suivi «la procédure», mais avait été vivement critiqué. A sa place lui succédera finalement le candidat qu’il avait battu en 2008, Guy Magnin-Feysot, étiqueté divers droite, qui remporte près de 60% des voix.

Brignoles (Var)

Le Front National a encore frappé dans cette commune où son candidat Laurent Lopez avait remporté une cantonale partielle l'an dernier.

Dimanche, le même Lopez est arrivé en tête du premier tour des municipales avec plus de 37% des voix. La candidate de droite à la mairie le talonne de près, avec 35,5% des voix. Après six ans de mandat du maire communiste Claude Giraldo, reste à voir ce que décidera la liste divers gauche, qui a remporté 27% des voix.

Tulle (Corrèze)

Le fief corrézien de François Hollande reste fidèle à la gauche, mais là aussi, le score de celle-ci baisse: le maire PS Bernard Combes est réélu au premier tour avec plus de 65% des voix, sept points de moins qu'en 2008.

Dimanche, François Hollande avait voté dans la ville, dont il fut maire de 2001 à 2008. Sa venue semble avoir dérangé tant le candidat PS que son opposant de droite Raphaël Chaumeil. «On ne voit pas très bien pourquoi ce président de la République, qui est domicilié à l’Elysée, vient encore voter en Corrèze, si ce n’est pour porter secours», a déclaré ce dernier.

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