«Dans la nuit du 7 au 8 mars 2014, le compte Twitter d'Anne HIDALGO (@Anne_Hidalgo) a observé l'arrivée de plus de 50 000 nouveaux abonnés», a écrit la responsable numérique de la campagne, Clémence Pène, dans un communiqué. Une «manipulation extérieure», poursuit-elle. «Nous n'avons jamais pratiqué et nous dénoncerons systématiquement l'achat de "faux followers".»
Contactée par Slate, Clémence Pène précise:
«C'est la troisième fois que ça nous arrive. C'est arrivé au tout début de la campagne, et il y a deux ou trois mois. On est sans illusion sur le fait qu'il s'agit d'une manipulation», beaucoup de ces comptes étant rédigés en anglais, en arabe, en chinois...
Pourquoi se prêter à une telle manipulation?
«Je ne lance pas d'accusation, parce que je ne vois pas l'intérêt d'une telle manipulation, le bénéfice politique est nul».
L'équipe a réagi rapidement pour éviter d'être soupçonnée d'achat massif de followers, et a contacté Twitter France.
«On n'est pas dans la course aux followers. NKM en a un peu plus que nous, cela date du temps où elle était ministre.»
La candidate UMP en totalise en effet 269.000 sur son compte personnel, auxquels il faut ajouter les 10.000 de son compte NKM_paris. Contre 120.000 «vrais» followers pour Anne Hidalgo. La responsable de campagne affirme néanmoins voir une augmentation du «rythme de croissance sur les likes et les followers, là où NKM est en perte de vitesse. Donc nous ne sommes pas inquiets.»
Acheter massivement des followers est une action courante, peu onéreuse et à la portée de tous. Seth Stevenson, sur Slate, avait raconté comment il s'était acheté 27.000 followers pour la modique somme de 202 dollars! Il y expliquait que la pratique, comme l'avait noté le New York Times, était très répandue chez «les célébrités, les politiciens, les start-ups, les aspirants rock-stars, les candidats d’émissions de TV-réalité qui souhaitent se faire remarquer... à vrai dire, quiconque veut profiter d’une plus grande empreinte sur les réseaux sociaux».
Il existe, poursuivait Stevenson, deux types de followers qu'on vous propose d'acheter sur Internet: les vrais, qui sont des gens dont le profil peut être pertinent par rapport à votre activité, et les faux: «des zombies produits en masse qui n’ont d’autre but que de gonfler mon audience.»
Nadine Morano avait du se défendre en 2012 de l'accusation d'achat de followers. Elle avait en effet gagné puis reperdu en quelques jours plusieurs dizaines de milliers. Le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine de 2012 Mitt Romney avait lui aussi été accusé de cette pratique.