Si le nombre total d'attaques terroristes dans le monde augmente de manière régulière, le phénomène est aussi de plus en plus concentré. De nouvelles données publiées jeudi 19 décembre par le Consortium national pour l'étude du terrorisme et de la réponse au terrorisme, basé à l'université du Maryland aux Etats-Unis, montrent que trois pays (le Pakistan, l'Irak et l'Afghanistan) ont totalisé 54% des attaques et 58% des décès en 2012.
L'Inde, le Nigéria, la Somalie, le Yémen et la Thaïlande étaient les cinq autres pays les plus fréquemment pris pour cible. Le nombre d'attaques en Europe est très faible par rapport à ces pays, mais la carte donne un résultat surprenant. Sur les trois seules zones comportant du rouge en Europe (cette couleur indique l'intensité des attaques en prenant en compte les blessés et les morts), deux sont en France: Toulouse et la Corse.
On devine assez facilement que ce sont les attaques de Mohamed Merah qui ont fait basculer la ville rose dans le rouge, tandis que l'Île de Beauté a connu un nombre important de règlements de compte mafieux qui ont apparemment été comptabilisés en tant qu'actes de terrorisme. La troisième et dernière zone rouge européenne se situe en Irlande du Nord.
Au total, il y a eu 8.400 attaques terroristes ayant tué plus de 15.400 personnes, deux records, bien que ces chiffres élevés puissent être dus aux améliorations dans la collecte de données (voir la carte en grand ici).
Les données montrent aussi qu'al-Qaida n'est pas aussi influente qu'avant la mort d'Oussama Ben Laden, mais que ses rejetons continuent de semer la terreur: les talibans ont fait plus de 2.500 victimes, Boko Haram plus de 1.200, al-Qaida dans la péninsule arabique plus de 960, les talibans pakistanais plus de 950, al-Qaida en Irak plus de 930 et les shebabs plus de 700.
Il y a de bonnes chances pour que les chiffres des shebabs et de Boko Haram aient augmenté en 2013, mais une des leçons à tirer de cette carte est que le terrorisme est à la fois plus commun de manière général, mais reste extrêmement rare pour la vaste majorité de la planète.