Joris Hanser, candidat FN à l’élection municipale de Rixheim (Haut-Rhin), a annoncé, mardi 4 novembre, le retrait de sa candidature sur son compte Facebook, comme l'explique France TV Info.
Le 13 octobre, au lendemain de la victoire d'un candidat du Front national à la cantonale partielle organisée dans le Var, ce jeune homme de 20 ans avait fait référence à l’occupation allemande sur Twitter:
«À Brignoles, ce matin, die Ausweise [les papiers d'identité] étaient à retirer en sous-préfecture.»
S’il a retiré son tweet par la suite, expliquant que «c’était de l'humour, mais on ne peut pas rire de tout ce qu'on veut actuellement», cet incident a été celui de trop pour le FN, cet étudiant en médecine ayant déjà dérapé plusieurs fois auparavant.
Le quotidien régional L'Alsace cite parmi les nombreuses pages que «like» Joris Hanser sur Facebook celle portant sur l’ancien président des Serbes de Bosnie Radovan Karadzic, accusé de crimes de guerre, crimes contre l'humanité et de génocide durant la guerre de Bosnie au début des années 1990, ce qui lui vaut d’être actuellement jugé par le Tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY). Figure dans le même cas une photo du président russe Vladimir Poutine serrant la main du dictateur syrien Bachar el-Assad.
«Cela me servira de leçon, il y a des choses qu'on ne peut pas dire quand on est candidat», a reconnu dans une interview à l'agence Reuters Hanser, qui «continuera à militer pour le Front national».
Ce n’est pas la première fois, ces dernières semaines, que le parti frontiste est amené à prendre une telle décision vis-à-vis d'un de ses candidats. Voici trois exemples récents:
- Anne-Sophie Leclere, candidate à Rethel (Ardennes), a été suspendue le 18 octobre, au lendemain de la diffusion d’un reportage d'Envoyé spécial. On l’y voyait déclarer à propos de Christiane Taubira «qu’[elle] préfère la voir dans un arbre après les branches que la voir au gouvernement comme ça».
- André Kornman, tête de liste à Strasbourg, s'est retiré le 4 octobre à cause de son programme très critiqué en interne. L’ancien candidat MoDem aux municipales de 2008 proposait que la police municipale puisse recourir à des «chiens d’attaque» contre des délinquants ou que les «Roumains mendiants ou en infraction» soient déposés devant «la résidence du consul de Roumanie» à Strasbourg.
- François Chatelain, candidat à Neuville-en-Ferrain (ville du Nord où Marine Le Pen est arrivée deuxième au premier tour de la présidentielle), a été suspendu en septembre pour avoir publié sur sa page Facebook des propos et images antisémites et xénophobes.
En 2011, Alexandre Gabriac, élu régional du FN en Rhône-Alpes et candidat au second tour des cantonales à Grenoble, avait été suspendu entre les deux tours pour avoir été photographié faisant le salut nazi devant un drapeau frappé de la croix gammée. En 2012, Nicolas Reynès, candidat aux législatives dans la 2èmecirconscription du Nord, avait été suspendu avant le scrutin pour avoir renvoyé depuis sa page Facebook sur un site eugéniste à la gloire de la race blanche.
Jacques Coutela, lui, a pu être candidat dans l’Yonne aux cantonales de mars 2011 (il a échoué au premier tour) avant d'être suspendu quelques mois plus tard pour avoir posté sur son blog des propos faisant l’apologie d’Anders Breivik, le responsable de la tuerie d’Utoya —pour des faits similaires, un membre du bureau politique du parti, Laurent Ozon, avait lui aussi perdu sa place.
Il est aussi arrivé qu’un candidat soit radié… avant d’être (ré-)investi. Stéphane Poncet a ainsi été candidat frontiste aux législatives dans le Rhône alors que, quelques mois avant, en mars 2012, Marine Le Pen annonçait au Grand Journal de Canal+ lui avoir retiré l’investiture suite à la publication sur son blog de caricatures polémiques.
Julien Sanchez, conseiller régional FN en Languedoc-Roussillon et candidat aux municipales de Beaucaire, vient lui d'être condamné en appel à payer une amende de 3.000 euros pour avoir «hébergé» sur sa page Facebook, en octobre 2011, des commentaires à connotation raciste à l’encontre notamment de la communauté musulmane. Il est toujours soutenu par Jean-Marie Le Pen, dont il anime le journal de bord.