Au moment des attentats de Boston, nous avions publié un article d'un confrère de Slate.com expliquant comment le travail consistant à glaner des informations et à les diffuser est devenu encore plus périlleux avec l'arrivée de Twitter.
Le service de microblogging se transforme, lors d'évènements comme le déraillement du train à Brétigny-sur-Orge, qui a causé au moins 6 morts et une dizaine de blessés graves, à la fois en la cause de et la solution à bien des problèmes journalistiques.
L'ancien attaché de presse de George Bush, Ari Fleischer, évoquait au moment de Boston quelques règles de bon sens à suivre en tant que journaliste, lecteur ou chargé de communication:
1. Don't make assumptions. 2. Reporting will skyrocket. Items that ppl ignored will now b called in. 3. 1st reports will change.
— Ari Fleischer (@AriFleischer) April 15, 2013
4. Don't RT sensational/extreme tweets. Rumors don't help. 5. For spokesppl, don't rule 2 much in/out. Wait till you know.
— Ari Fleischer (@AriFleischer) April 15, 2013
- Evitez les suppositions.
- Le flux d’informations va exploser. Des éléments que personne ne prenait la peine de mentionner vont à présent être diffusés.
- Les premiers bulletins d’informations vont changer.
- Ne retweetez pas les tweets sensationnalistes/extrémistes. Les rumeurs n'aident pas.
- Pour les porte-paroles: évitez de trop parler, officiellement ou officieusement. Attendez de savoir de quoi il retourne.
Lors de l'ouragan Sandy aux Etats-Unis fin octobre 2012, Benoît Raphaël rappelait également qu'il fallait se méfier des photos qui circulent sur Facebook ou Twitter, et se divisent entre véritables témoignages de catastrophes et résultats de Photoshop plus ou moins bien réussis et diffusés —souvent en toute bonne foi— par des internautes.
Ces conseils sont d'actualité avec Brétigny: le compte Twitter @Orleansactu, site d'informations concernant Orléans et son agglomération, a par exemple tweeté «très grave accident sur le train Paris-Orléans-Limoges qui a déraillé en gare de Brétigny-sur-Orge. Au moins 8 morts», avec cette photo:
Sauf que cette image est en fait tirée de la vidéo d'une explosion d'un train de marchandises en Russie. Pas de Photoshop ni de malice, simplement une erreur.
Dans son journal télévisé de 20h du 12 juillet, TF1 a également repris cette image, comme l'a signalé un utilisateur de Twitter:
On prend l'exemple d'Orleansactu et de TF1 ici mais, comme le notait Jeremy Stahl dans son article sur l'utilisation de Twitter en cas de catastrophe, «quand un événement de ce genre se produit, il y a toujours des erreurs factuelles, tout le monde en fait»:
«Que celui qui n’a jamais péché me lance le premier tweet. On peut se retrouver à moquer le New York Post pour son erreur et, une minute plus tard, diffuser une fausse nouvelle tombée sur le fil de Reuters. Dans le même ordre d’idée, il est également préférable d’éviter les sermons et les grandes déclarations visant à montrer votre hauteur de vue. Elles sonnent fausses et désinvoltes.»
C.D.