Trente ans de silence. L’année prochaine, l’affaire Grégory Villemin aura 30 ans. L’un des feuilletons criminels les plus haletants de notre époque commence à s’éterniser lourdement. C’en est même cyclique.
Les espoirs de rebondissements, de preuves ADN ou audio, passent et disparaissent, avant même qu’on ait pu s’en réjouir. C'est par exemple le cas ce mercredi 24 avril. Le procureur général de Dijon présentait les résultats de trois expertises (des fameuses cordelettes, mais aussi des vêtements de l'enfant). «Il n'y a pas d'identification possible», par rapport aux 280 personnes figurant dans la base de données versée au dossier a déclaré le magistrat, qui a tout de même tenu à rappeler que l'affaire n'était pas close.
Pourtant, depuis toutes ces années une poignée de personnes connaissent peut-être la vérité.
Murielle Bolle
C’est la belle-sœur de Bernard Laroche. L’homme, tué par le père de Grégory Villemin, avait d’abord été inculpé pour le crime le 5 novembre 1984. Avant d’être libéré trois mois plus tard. Le 29 mars 1985, Jean-Marie Villemin l’a abattu d’un coup de fusil, devant son garage.
C’est Murielle Bolle qui avait dénoncé Bernard Laroche. Selon son premier témoignage, il serait passé la chercher à la sortie du collège –elle avait alors 15 ans– puis aurait récupéré Grégory Villemin devant chez lui. Dans la voiture, il y avait également Sébastien, le fils de Bernard Laroche, âgé de 4 ans comme Grégory. Puis Bernard Laroche aurait arrêté la voiture sur les bords de la Vologne et serait sorti avec Grégory. Toujours selon le premier témoignage de Muriel Bolle, il serait ensuite «revenu seul» un peu plus tard. Seul problème, les gendarmes ont entendu la jeune Murielle la veille d’un week-end. Puis elle est rentrée chez elle, où elle aurait pu subir des pressions de sa famille, comme l’explique Laurence Lacour dans Le Bûcher des innocents. Arrivée le lundi matin à la gendarmerie, l’adolescente clame soudain être rentrée en bus le soir du meurtre. Problème: ni ses amis, ni le conducteur ne se souviennent de l’y avoir vue.
Marie-Ange Laroche
L’épouse de Bernard Laroche a toujours soutenu ardemment son mari et sa sœur, Murielle Bolle. Selon elle, Bernard est innocent, et Murielle a été malmenée lors de son premier témoignage.
Les enfants Laroche
Sébastien Laroche, 4 ans au moment des faits, était dans la voiture de son papa lorsqu’il aurait enlevé Grégory. C’est ce qu’avait d’abord déclaré Murielle Bolle. Peut-il se souvenir de quelque chose? A la naissance, un problème a légèrement handicapé Sébastien. Pour l’entourage, il paraissait moins vif que Grégory, avec qui on le comparait.
Veuve, Marie-Ange Laroche s’est remariée en 1988 avec un cousin éloigné qui s’est donné la mort quelques années plus tard. Mais de cette union est née Marie-des-Neiges. Aujourd’hui la jeune fille a une vingtaine d’année. A-t-elle seulement été dans la confidence s’il y avait lieu?
L’avocat des époux Laroche
Maître Gérard Welzer est le jeune avocat des époux Laroche à l’automne 1984. Il exerce toujours à Epinal aujourd’hui. S’il a un jour eu droit à des confidences de la part de Bernard Laroche, en tout état de cause, la déontologie l’empêche d’en parler.
Michel Villemin
C'est le cousin de Bernard Laroche, et donc le frère du père de Grégory. Mais il était aussi l’ami proche et le confident de Bernard Laroche. Juste avant le meurtre de Grégory, Bernard Laroche est d’ailleurs passé lui rendre visite à son domicile.
