France

Affaire Bettencourt: Nicolas Sarkozy mis en examen pour abus de faiblesse

Temps de lecture : 4 min

Nicolas Sarkozy à la sortie du Palais de justice de Bordeaux, le 22 novembre 2012. REUTERS/Régis Duvignau.
Nicolas Sarkozy à la sortie du Palais de justice de Bordeaux, le 22 novembre 2012. REUTERS/Régis Duvignau.
  • Nicolas Sarkozy a été mis en examen pour abus de faiblesse sur Liliane Bettencourt
  • L'ancien président de la République avait auparavant été confronté à quatre anciens employés de la milliardaire
  • Son avocat Thierry Herzog a annoncé un recours contre cette mise en examen, tandis que la droite dénonce un «acharnement»
  • Il devient le second ex-chef de l'Etat de la Ve République mis en examen, après Jacques Chirac

0h30 Les réactions politiques ont commencé à tomber depuis deux heures après l'annonce de la mise en examen de Nicolas Sarkozy.

A gauche, le porte-parole du PS David Assouline a jugé auprès de l'AFP que l'objet de la mise en examen était «grave pour un ancien président de la République» tout en appelant à respecter la présomption d'innocence. Le leader du Front de gauche Jean-Luc Mélenchon a lui estimé que Nicolas Sarkozy était mis en examen «pour des motifs extrêmement graves moralement».

A droite, le très sarkozyste Geoffroy Didier s'est dit sur BFM-TV «choqué» par «l'acharnement judiciaire contre Nicolas Sarkozy», dans lequel il a vu la volonté de certains au sein du milieu judiciaire «de régler des comptes personnels». Valérie Debord a elle aussi évoqué sur la même chaîne l'hypothèse d'un «acharnement». Le député-maire de Nice Christian Estrosi a lui dénoncé des «méthodes au relent politique évident».

A l'extrême-droite, Marine Le Pen a rappelé que Nicolas Sarkozy était «présumé innocent» mais que «s'ils étaient avérés, les faits qui motivent l'enquête du juge Gentil seraient particulièrement graves».

0h Nicolas Sarkozy peut-il continuer à siéger au Conseil constitutionnel? Marine Le Pen a d'ores et déjà jugé dans un communiqué que «sa situation judiciaire [l'empêche] aujourd'hui d'exercer cette fonction avec l'impartialité et la neutralité requises». Malgré ses mises en examen, Jacques Chirac avait continué à siéger jusqu'à l'ouverture de son procès, en mars 2011, date à laquelle il avait suspendu sa participation.

Le décret sur les obligations des membres du Conseil précise que «ses membres [...] ont pour obligation générale de s'abstenir de tout ce qui pourrait compromettre l'indépendance et la dignité de leurs fonctions», et que les autres membres peuvent se prononcer à bulletins secrets, à la majorité des voix, sur le respect de cette obligation.

Un projet de loi récemment déposé prévoit la fin du statut de membre de droit du Conseil constitutionnel pour les anciens présidents de la République, et son éventuelle rétroactivité fait débat à gauche.

23h45 On ne sait pas pour l'instant si François Hollande réagira à la mise en examen de son prédécesseur. En novembre 2007, Nicolas Sarkozy avait brièvement commenté celle de Jacques Chirac:

«Il est présumé innocent comme n'importe quel justiciable. Pour le reste, je n'ai pas de commentaire à faire, si ce n'est que c'est toujours dommage que la justice vienne si tard.»

23h25 Selon l'AFP, qui cite Me Antoine Gillot, l'avocat de l'ancien majordome Pascal Bonnefoy, Nicolas Sarkozy a en fait été confronté à quatre acteurs du dossier avant d'être mis en examen: l'ex-majordome, donc, une ancienne femme de chambre, Dominique Gaspard, l'infirmière Henriette Youpatchou, et un autre maître d'hôtel. Pascal Bonnefoy, qui a réalisé les enregistrements clandestins de la milliardaire en 2009 et 2010, est mis en examen pour atteinte à la vie privée.

23h15 Les confrontations organisées par les juges de Bordeaux aujourd'hui et la mise en examen de Nicolas Sarkozy sont inattendues. Evoquant récemment la clôture prochaine du dossier, l'AFP écrivait:

«Selon ce qu’il trouve, rien n’empêche le juge de mettre M. Sarkozy en examen en toute fin d’instruction, par courrier. Plusieurs sources proches du dossier pensent néanmoins qu’il ne le fera pas. "Le juge semble avoir une conviction, mais trouver des preuves dans ce qui serait des malversations en argent liquide, ce n’est pas facile", résumait l’une d’elles.»

23h05 Cela sera sans doute un des tweets de la soirée: il est signé Fabrice Arfi, un des journalistes de Mediapart qui avait révélé, en juin 2010, les enregistrements pirates réalisés dans l'entourage de Liliane Bettencourt, déclenchant le volet politico-financier.

23h Le parquet de Bordeaux vient de confirmer dans un communiqué la mise en examen de Nicolas Sarkozy, annoncée il y a une heure par Thierry Herzog. Il explique qu'elle concerne des faits présumés commis «en février 2007 et courant 2007» et rappelle que l'ancien président «bénéficie de la présomption d'innocence».

22h55 Malgré l'heure tardive à laquelle l'information est tombée, elle devrait faire la une de toute la presse demain. Voici déjà celle de Libération.

22h50 «M'imaginer profiter de la faiblesse d'une vieille dame… Je connais les Bettencourt depuis que j'ai 28 ans. J'en ai 57. J'ai fait cinq campagnes municipales. Ils ne m'ont jamais donné un sou et je ne leur ai jamais rien demandé.» C'est ce qu'avait déclaré Nicolas Sarkozy au juge Gentil fin novembre lors de son audition sous le statut de témoin assisté, selon les éléments rapportés par la presse à l'époque.

22h45 Selon l'AFP, Thierry Herzog a dénoncé une décision «incohérente sur le plan juridique et injuste» et a annoncé la formation d'un recours auprès de la cour d'appel de Bordeaux pour demander la nullité de cette mise en examen.

22h30 Nicolas Sarkozy devient le second ancien président de la République mis en examen. Son prédécesseur, Jacques Chirac, l'a d'abord été en novembre 2007 dans l'affaire des chargés de mission fictifs de la mairie de Paris, puis en décembre 2009 dans l'affaire des emplois fictifs de l'ex-RPR. En décembre 2011, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis pour détournement de fonds et abus de confiance dans ces dossiers.

22h25 Il avait été annoncé plus tôt dans l'après-midi que Nicolas Sarkozy était confronté à Pascal Bonnefoy, l'ancien majordome des Bettencourt. Pour obtenir un rappel des points qui le concernent dans le dossier, vous pouvez lire notre résumé du volet financement politique de l'affaire Bettencourt.

22h18 L'avocat de Nicolas Sarkozy, Thierry Herzog, a annoncé la mise en examen de son client pour abus de faiblesse dans le cadre de l'affaire Bettencourt. L'information a été annoncée à 22h06 par l'AFP.

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