Jeudi, nous vous parlions du choix médiatique de Nathalie Kosciusko-Morizet d’installer son QG parisien dans un secteur stratégique. Alors que tout semble sourire à l’ancienne ministre, bien partie pour remporter la primaire ouverte pour la candidature à la mairie de Paris que l’UMP va organiser, voilà que les trois autres candidats se fendent d’un communiqué commun... pour contester le déroulement de cette primaire!
Leur colère fait suite à l’annonce de Philippe Goujon, maire du XVe arrondissement, qui a détaillé jeudi 14 mars les modalités de ce scrutin. Il sera ouvert aux Parisiens inscrits sur les listes électorales, coûtera 3 euros, sera géré par une organisation extérieure au parti (une filiale de La Poste) et se déroulera par vote électronique. Surtout, les inscriptions pour le premier tour, qui aura lieu du 31 mai au 3 juin, seront fermées le 10 mai.
Pour la fédération de Paris, ce choix est un gage de transparence. Mais Rachida Dati, maire du VIIe arrondissement, Jean-François Legaret, maire du Ier arrondissement et Pierre-Yves Bournazel, élu du XVIIIe arrondissement, tous trois candidats à ces primaires, «regrettent la complexité, l’opacité et l’inéquité qui président à la préparation des primaires à Paris».
NKM a le soutien des poids lourds
Pourquoi? Comme l’écrit France 3 Ile-de-France sur son site, «tous craignent en fait que seuls les militants UMP les plus investis s'inscrivent aussi longtemps à l'avance et que ce vote avantage Nathalie Kosciusko-Morizet qui a le soutien de l'appareil».
Philippe Goujon a annoncé vendredi 15 mars sur France Bleu qu'il avait invité les candidats mécontents à une nouvelle réunion technique dans l'après-midi.
Au sein de la droite parisienne, le rapport de force est clairement en faveur de NKM: elle a le soutien de François Fillon, qui s’est finalement retiré de la course à la candidature pour Paris et de 77 élus parisiens, qui avaient lancé un appel en faveur de sa candidature la veille de sa déclaration. Parmi ces élus, des poids lourds de l’UMP parisienne comme Jean-François Lamour et Claude Goasguen, ce dernier étant un copéiste.
Copé, justement, a joué un jeu plus trouble, poussant Jean-Louis Borloo, président de l’UDI, à se présenter. Mais ce dernier a finalement renoncé. Jean-François Copé devrait donc fournir un soutien poli et résigné à celle qui pourrait apparaître comme une menace pour lui et pour Fillon qui, jusque-là, se disputaient le leadership de la droite pour 2017.
La gauche fera-t-elle l'économie d'une primaire?
Le démarrage d'un nouveau psychodrame autour d'une élection organisée par l'UMP tombe d'autant plus mal qu'au PS, c'est au contraire un camp rassemblé qui se prépare à entrer en campagne, puisque Jean-Marie Le Guen, élu du XIIIe arrondissement, vient d'annoncer qu'il renonçait à se présenter contre Anne Hidalgo.
«A partir du moment où on est d’accord sur le fond des choses, où les bals des égo n’a [sic] pas de raison d’être, il faut aller à l’essentiel», a-t-il résumé. A moins qu'un(e) écologiste ne souhaite défier la première adjointe de Bertrand Delanoë dans le cadre d'une primaire ouverte à tous les militants de la gauche parisienne, cette primaire n'aurait donc plus lieu d'être.