En pleine polémique sur la fermeture de l'usine de pneus Goodyear d'Amiens-Nord, et après des échanges cinglants avec le PDG de Titan, Arnaud Montebourg a trouvé un allié inattendu, rapporte Le Monde. Tristan Farabet, PDG de Coca-Cola, premier producteur et distributeur de boissons sans alcool en France, a écrit, vendredi 22 février, au ministre du Redressement productif pour l'assurer de son soutien.
«Nous sommes heureux d'investir en France, cela depuis 90 ans, écrit le patron de Coca-Cola dans sa lettre, dont Le Monde publie une copie. Profondément convaincus de l'intérêt, de l'opportunité mais aussi de la responsabilité sociétale qu'implique le fait de produire en France, nous souhaitons aujourd'hui participer encore plus activement à la promotion de l'attractivité du territoire français auprès des entreprises étrangères.»
Tristan Flabert rappelle également que près de 400 millions d'euros ont été investis en France par Coca-Cola au cours des cinq dernières années.
Cette lettre fait écho à celle du PDG du fabriquant de pneus Titan International, qui a renoncé à reprendre Goodyear, rappelle Challenges. Dans un courrier adressé à Arnaud Montebourg, dont les Echos avaient publié une copie, Maurice Taylor raillait les ouvriers de l'usine:
«J'ai visité cette usine plusieurs fois. Les salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant trois heures et travaillent trois heures […] Monsieur, votre lettre signale que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous sommes si stupides que ça? [..] Vous pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n'est pas intéressé par l'usine d'Amiens-Nord.»
Arnaud Montebourg avait répondu aux accusations de Maurice Taylor, jugées «ridicules». «Vos propos aussi extrémistes qu'insultants témoignent d'une ignorance parfaite de ce qu'est notre pays, la France», écrivait-il dans une lettre de réponse au PDG de Titan:
«Puis-je vous rappeler que Titan, l'entreprise que vous dirigez, est vingt fois plus petite que Michelin, notre leader technologique à rayonnement international, et 35 fois moins rentable. C'est dire à quel point Titan aurait pu apprendre et gagner énormément d'une implantation française.»
Coca-Cola n'est pas la seule entreprise américaine à soutenir l'industrie française. Lundi dernier, lors du salon de l'agriculture, la filiale française de McDonald's s'est engagée à ne vendre que des frites produites en France dans ses restaurants d'ici 2013. Selon le Figaro, seules 70% des frites actuellement vendues dans les McDonald's sont d'origine française.