Retour en 2010. Paul, un poulpe ordinaire prédit correctement les résultats de l’Allemagne lors de la Coupe du monde de football et devient au passage la mascotte du tournoi. Depuis, Paul est mort, et de nombreux animaux ont pris la relève outre-Rhin. Ce qui inquiète les associations de défense des droits des animaux, rapporte le Guardian.
Inspirés par le succès de Paul, une dizaine d’animaux en Allemagne d’après le décompte du Spiegel, allant des éléphants aux pythons, se sont mis à prédire les résultats des matchs de l’Euro 2012. D’après le quotidien allemand, seuls quatre ont fait des prédictions correctes: l’éléphant Nelly, le cochon Emma, le bulldog Xaver et les loutres Ferret et Mörmel.
Cela pourrait sembler amusant, mais des activistes allemands du droit des animaux expliquent que le phénomène devient hors de contrôle et que les propriétaires devraient y réfléchir à deux fois avant d’utiliser leurs animaux de la sorte.
Pour la Deutscher Tierschutzbund (TSB) (association pour le bien-être animal), beaucoup d’animaux sont exploités et forcés de faire des choses qu'ils ne feraient pas naturellement: cela engendrerait de la souffrance.
Marius Tünte, le porte-parole de la TSB, explique la position de son association:
«Dans beaucoup de cas, la dignité de l’animal est complètement ignorée. (…) Ce n’est pas seulement pendant le tournoi, mais aussi après, quand les gens disent: "Allons voir ces animaux dont tout le monde parle".»
Mais ce ne sont pas seulement les particuliers qui font vivre cette expérience à leurs animaux, les zoos s’y sont également mis. Paul le Poulpe a attiré des centaines de milliers de personnes dans son petit aquarium inconnu d’Oberhausen.
Comme le conclut le Guardian:
«Pour les experts, ces animaux servent un but plus grand en donnant aux gens un sentiment de sécurité et l’impression qu’ils peuvent contrôler une situation imprévisible.»
Plus inquiétant encore, avec la fin de l'Euro approchant, les faux prophètes sont abandonnés par leurs propriétaires. Comme le note le Global Post reprenant Die Welt, certains d’entre eux auraient été abandonnés sur des aires d’autoroutes ou vendus sur eBay.