Parmi les ténors de l'UMP, seuls Xavier Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Henri Guaino et Patrick Devedjian se sont tirés d'une passe difficile. Nadine Morano, Michèle Alliot-Marie, Hervé Novelli, Valérie Rosso-Debord, Georges Tron et Claude Guéant subissent une cuisante défaite. Pas de souci néanmoins pour nombre de barons de la droite, qui sont élus sans surprise.
Ceux qui passent sans problème
Jean-François Copé, qui avait raté l'élection au premier tour de peu, l'emporte facilement avec 59,63% des voix en Seine-et-Marne. Pas de souci non plus pour les anciens ministres Bruno Le Maire, Laurent Wauquiez, Luc Chatel, Eric Woerth et François Baroin qui partaient largement favoris pour le second tour.
Le président sortant de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer est réelu en Haute-Savoie avec 56,06% des voix. Du côté du Nouveau Centre, Hervé Morin efface son affront de la présidentielle en l'emportant avec 53,17% dans l'Eure.
Sans briller, François Fillon réussit son parachutage à Paris avec 56,5% des voix, alors que son ancienne circonscription dans la Sarthe passe à gauche. «Le temps du combat pour la reconquête commence ce soir [...]. Nous devons nous renouveler», a t-il déclaré, déjà fixé sur ses futures échéances, la prise de pouvoir à l'UMP.
Les miraculés
Xavier Bertrand se tire d'une passe difficile dans l'Aisne et passe tout juste avec 50,25% des voix. Il fait moins qu'en 2007... lors du premier tour où il avait atteint 53,28%.
Henri Guaino sort vivant d'une très périlleuse triangulaire dans les Yvelines. Ses débuts en politiques auront été mouvementés mais finalement victorieux.
Nathalie Kosciusko-Morizet, pour qui la partie était très serrée dans l'Essonne et qui était placée sur la fameuse liste noire du Front national, a finalement été élue avec un peu de plus de 50% des voix.
Patrick Devedjian a été réelu à quelques voix près dans les Hauts-de-Seine avec 50,18% des voix contre 49,82% pour le candidat chevènementiste.
Les grands perdants
La défaite la plus retentissante à droite est à porter au crédit de Nadine Morano, qui avait polarisé l'attention médiatique entre les deux tours avec le canular de Gérald Dahan et son interview dans Minute. Elle perd très largement son combat contre le candidat socialiste Dominique Potier avec 44,33% des voix.
La défaite de l'ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant est elle aussi symbolique. Dans les Hauts-de-Seine, l'ancien ministre de l'Intérieur est devancé par le dissident UMP, Thierry Solère.
Après 7 élections législatives gagnées, Michèle Alliot-Marie chute dans sa 8e tentative dans les Pyrénées-Atlantiques. Elle est battue avec 48,38% par la socialiste Sylviane Alaux.
Dans l'Essonne, Georges Tron ne résiste pas au scandale et est sévèrement battu avec 43,2% des voix contre 56,8% au socialiste Thierry Mandon. Il était député de l'Essonne depuis 1993.
Figure montante de l'UMP, Valérie Rosso-Debord, députée sortante, est battue en Meurthe-et-Moselle. Elle ne partait pas favorite après être arrivée seconde au premier tour.
Malgré cette série de désillusions pour des figures de la Sarkozie, Christian Estrosi a tenu à préciser que «le sarkozysme n'est pas mort». Lui en tout cas ne l'est pas: il est réélu avec 63,42% dans son fief des Alpes-Maritimes.
V. G.