France / Politique

Législatives: un grand chelem pour le gouvernement Ayrault le 17 juin?

Temps de lecture : 2 min

Six ministres ont été élus au premier tour, et les autres sont pour la plupart en position très favorable. La ministre la plus menacée est Marie-Arlette Carlotti à Marseille.

La photo de famille du premier conseil des ministres. REUTERS/Pascal Rossignol.
La photo de famille du premier conseil des ministres. REUTERS/Pascal Rossignol.

Le gouvernement de gauche pourrait réaliser le 17 juin le rêve de Novak Djokovic: un grand chelem. La quasi-totalité des ministres candidats sont en effet en très bonne position pour être élus après le premier tour des législatives, et aucun n’est en position défavorable.

Certains ont même déjà fini le travail dès le premier tour, le Premier ministre en tête: en Loire-Atlantique, Jean-Marc Ayrault a été réélu sans surprise avec plus de 56% des voix. Sont également élus Laurent Fabius en Seine-Maritime, Victorin Lurel en Guadeloupe, Delphine Batho dans les Deux-Sèvres, Bernard Cazeneuve dans la Manche et Frédéric Cuvillier dans le Pas-de-Calais.

George Pau-Langevin à Paris, Manuel Valls et François Lamy dans l’Essonne, Alain Vidalies dans les Landes, Valérie Fourneyron en Seine-Maritime, Michèle Delaunay en Gironde et Marylise Lebranchu dans le Finistère dépassent, sans surprise et plus ou moins largement, les 40%.

Dans des circonscriptions théoriquement plus compliquées, où François Hollande n’était que faiblement majoritaire le 6 mai, Pierre Moscovici dans le Doubs, Marisol Touraine en Indre-et-Loire et Jérôme Cahuzac dans le Lot-et-Garonne réalisent également plus de 40%, de même que Sylvia Pinel dans le Tarn-et-Garonne, qui fera face au FN, l’UMP ayant été éliminée. Ou encore Stéphane Le Foll dans la Sarthe, qui est quasiment assuré d’être élu face à Marc Joulaud, le suppléant de François Fillon.

Même constat pour Aurélie Filippetti en Moselle, qui est en très bonne position après avoir dû changer de circonscription à cause du redécoupage Marleix, la sienne ayant été supprimée. Michel Sapin, qui avait choisi finalement de se présenter en suppléant dans l'Indre, voit lui son candidat Jean-Paul Chanteguet frôler les 47%. Quant à Benoît Hamon et Cécile Duflot, qui cherchaient à conquérir un siège dans les Yvelines et à Paris, ils ont quasiment élection gagnée, avec respectivement 46% et 49% des voix.

Arif va devoir rassembler son camp

Les ministres qui réalisent le moins bon score sont Kader Arif en Haute-Garonne, qui frôle les 31%, Marie-Arlette Carlotti dans les Bouches-du-Rhône, qui fait près de 34,5%, et Geneviève Fioraso dans l’Isère, avec 38%. Mais le score du premier a été affecté par la présence d’un candidat dissident qui atteint les 16%, et il devance de plus de six points son adversaire de droite, ce qui le place normalement en position favorable pour le second tour si la gauche se rassemble.

La seconde devance l'ancien ministre Renaud Muselier de deux points (34,5% contre 32,5%) et a 11% de réserves de voix du côté d'EELV et du Front de gauche, en vue d'un second tour où les 16% du FN pèseront. La troisième, elle, fait face à une droite divisée, avec un candidat qualifié de justesse à 18% devant une dissidente éliminée à 17%, et a d'importantes réserves de voix.

Le premier grand chelem depuis 1981?

Le 16 mai, une heure à peine après l’annonce de la composition du gouvernement, Jean-Marc Ayrault avait déclaré sur France 2 que le nouveau pouvoir aurait «l'esprit de responsabilité, c'est-à-dire que tout ministre qui se présente aux élections législatives et qui ne sera pas élu ne pourra pas rester au gouvernement». Cette règle plus stricte qu’à l’habitude (dans le passé, seuls les ministres battus alors qu’ils étaient sortants ont été contraints de démissionner) ne trouvera donc peut-être pas à s’appliquer.

Un grand chelem gouvernemental ne serait pas une première: en 1981, trente-deux ministres s’étaient présentés aux législatives et avaient été élus à l’occasion de la «vague rose». En 1988, deux députées sortantes battues, Georgina Dufoix et Catherine Trautmann, avaient été contraintes à la démission, de même qu’Alain Juppé en 2007, alors que ce dernier était numéro deux du gouvernement. En revanche, des ministres battus qui n’étaient pas sortants (Roger Bambuck, Bernard Kouchner, Brice Lalonde, François Doubin et Thierry de Beaucé à gauche en 1988, et Dominique Versini à droite en 2002) avaient gardé leur portefeuille malgré une défaite.

Jean-Marie Pottier

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