Lors de la passation des pouvoirs de Nicolas Sarkozy à François Hollande ce mardi 15 mai, les télés se sont également braquées sur les compagnes des deux Présidents.
L'occasion de quelques moqueries sur le look de Carla Bruni-Sarkozy, mais aussi d'une courte interview de Valérie Trierweiler, la journaliste de Paris Match et accessoirement compagne de François Hollande, sur son rôle auprès du Président lors de cette journée, et du quinquennat à venir.
La journaliste de France 2 lui dit que «Première dame c'est pas forcément une formule qui» lui convient, lui demandant si elle a une idée de la façon dont on pourrait l'appeler:
«Non je ne sais pas, il faut qu'on y réfléchisse, d'ailleurs si quelqu'un a des idées, je suis preneuse, mais c'est vrai que c'est un terme qui n'est peut-être pas adapté à la fonction en France, puisque c'est une fonction qui n'a pas de statut.»
Valérie Trierweiler n'est pas entendue par le site internet de l'Élysée qui, s'il est à moitié vide pour cause de passation des pouvoirs, a déjà mis à jour sa page «Première dame» avec la photographie de la journaliste, mais elle a raison.
Comme nous l'expliquions le 10 mai, vous aurez beau partir à la recherche de son existence légale, d’une trace de statut officiel, vous ne trouverez rien. La conjointe du Président (ou, soyons fou, le conjoint de la Présidente) n’est pas dans la Constitution, pas plus que dans les lois de notre pays ni même dans le rang protocolaire. La Première dame de France est une présence sans existence officielle, scandée par des règles et des usages non écrits. Elle n'a même aucune existence juridique, ce qui a posé problème à certains moments de la Ve République, comme lors de l'épisode de la carte bleue de l'Elysée de Cécilia Sarkozy.
Valérie Trierweiler marque une rupture avec les femmes qui ont accompagné les Présidents précédents à l'Elysée pour d'autres raisons: elle n'est pas mariée à François Hollande (une première pour la Ve République), et elle disait avant son élection compter continuer de travailler, vraisemblablement comme journaliste:
«Puisque rien n’est écrit, tout reste à inventer. Mais je continuerai à travailler d’une façon ou d’une autre si François est élu. Tout simplement parce que j’ai besoin de gagner ma vie. J’élève mes trois enfants et je ne suis pas rentière. Je ne veux pas vivre aux frais de l’Etat. Lorsque ma présence sera requise, ce sera différent, mais je continuerai à assumer ma vie personnelle.»