Nicolas Sarkozy a présidé ce mercredi 9 mai son dernier conseil des ministres. Selon le Nouvel Observateur, il a été «applaudi debout» par les 32 ministres et secrétaires d’État à la fin du conseil.
La nostalgie et l’émotion ont bien entendu été au rendez-vous. Selon Gérard Longuet, ministre de la Défense, Nicolas Sarkozy semblait «un homme apaisé […] qui a le sentiment d’avoir fait tout ce qu’il devait faire pour son pays.» Des paroles qui ne sont pas sans rappeler celles de Valéry Giscard d'Estaing, le 20 mai 1981: «Nous avons fait ce que nous avions à faire, nous l’avons fait aussi bien que nous pouvions le faire».
D'après Roselyne Bachelot, ministre de la Cohésion sociale, il aurait également déclaré:
«Ne soyez pas tristes parce que quand une démocratie fonctionne bien, il n'y a aucune raison d'être triste.»
Comme il est d’usage, l’ordre du jour a été rapidement expédié. Au cours de cette réunion d’une heure trente, le président sortant a souhaité une nouvelle fois «bonne chance» à François Hollande, selon plusieurs ministres, comme l’avait fait pour lui Jacques Chirac le 9 mai 2007.
Tous les ministres se sont vus offert un maroquin en cuir noir, où sont gravés en lettres dorées les mots «Conseil des ministres», ainsi que les initiales de leur nom et prénom, comme le veut la tradition. Selon Le Point, certains, se sont fait dédicacer le dossier en cuir par le président ou le carton à leur nom comme Nadine Morano. Éric Besson, qui arrête la politique, a confié sur RTL qu'il ne l’utiliserait plus, mais qu’il le gardait pour ses enfants.
François Fillon, premier ministre pendant tout le quinquennat, a fait le bilan de ses cinq années:
«J'ai rappelé que l'engagement principal de Nicolas Sarkozy en 2007 avait été tenu. […] Cet engagement, c'était remettre la France en mouvement. Nous l'avons fait avec un nombre de réformes qu'aucun autre quinquennat n'a engagées, dans un climat de crise européenne et de crise mondiale.»
Il remettra jeudi la démission du gouvernement au chef de l’État.
À chaque départ son petit style
Habituellement peu bavards après les conseils, les ministres ont, cette fois, répondu aux questions des journalistes. L’inverse s’était produit lors du dernier conseil des ministres de Mitterrand sous un gouvernement de gauche, le 24 mars 1993, où les plus bavards, tel Bernard Tapie, ministre de la Ville, avaient refusé de répondre aux questions, appelant les journalistes à la «pudeur».
Bernard Kouchner, alors ministre de la Santé, avait de son côté repoussé les journalistes. L’émotion était à son comble et certains ministres, dont Ségolène Royal, ministre de l'Environnement, avaient les yeux «embués de larmes» d'après le présentateur du JT de France 2, Bruno Masure.
On en sait pas plus sur le comportement de Nicolas Sarkozy, mis à part qu'il a recommandé à ses ministres de s'occuper de leurs familles. Lors du dernier conseil des ministres de Valéry Giscard d’Estaing, le président s'était adressé à chacun de ses ministres, l'un après l'autre, comme le confirmait alors Jean-Marie Poirier, porte-paroles de l’Élysée:
«Le président s’est levé, a salué chacun des ministres, individuellement, en disant à chacun un mot personnel. Seule chose qui soit véritalblement sortie du travail habituel du gouvernement.»
Le 9 mai 2007, le gouvernement sortant avait offert un cadeau à Jacques Chirac, comme l'expliquait Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture et de la Pêche:
«Nous avons offert un très beau tableau de Zao Wou-Ki, qui comme vous le savez est un de nos grands peintre chinois et français, qui incarne les liens entre les peuples, c’est un cadeau collectif du gouvernement.»
D.D.