Le Conseil national de transition (CNT) au pouvoir en Libye depuis la chute de Kadhafi estime que la note publiée par le site Mediapart où le chef de services secrets libyens de l'époque affirmait que le gouvernement avait décidé de financer la campagne électorale 2007 de Nicolas Sarkozy est «fausse et fabriquée».
«Nous avons vu la lettre et nous n'avons retrouvé aucune référence à cette lettre dans les archives libyennes», a précisé à la presse le chef du CNT, Mustapha Abdeljalil, après avoir déclaré que le Conseil pensait qu'elle était «fausse et fabriquée». L'AFP ajoute que deux anciens dignitaires libyens, dont l'ex-chef des services de renseignements extérieurs de Kadahfi, ont dit que ce document était un faux.
Mediapart a mis en ligne ce samedi 28 avril ce qu'il affirme être une note des services secrets libyens signée par son chef de l’époque, Moussa Koussa, qui explique que le gouvernement libyen aurait décidé «d'appuyer la campagne électorale» de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2007 dès 2006 pour un «montant de 50 millions d'euros». La note ne «précise pas si un tel financement a effectivement eu lieu», souligne Le Monde.
Moussa Koussa y ajoute que l’accord est consécutif au «procès-verbal de la réunion tenue le 6/10/2006, à laquelle ont participé de notre côté le directeur des services de renseignements libyens (Abdallah Senoussi) et le président du Fonds libyen des investissements africains (Bachir Saleh), et du côté français M. Brice Hortefeux et M. Ziad Takieddine».
Nicolas Sarkozy a porté plainte contre Mediapart pour «faux et usage de faux» après cette publication. Le site a répliqué en portant plainte contre le chef de l'Etat pour dénonciation calomnieuse.
Le CNT a par ailleurs demandé à la France de l'aider «à extrader Bachir Saleh», cité dans cette même lettre comme ayant participé à des négociations entre la France et la Libye sur le financement de la campagne de 2007. Bachir Saleh est recherché par Interpol pour escroquerie.
Sur Twitter, le journaliste de Mediapart Fabrice Arfi note que Mustapha Abdeljalil, le chef du CNT qui conteste la véracité de la note, «est aussi celui qui a condamné à mort les infirmières bulgares», se référant à un article de L'Express de mars 2011, qui rappelait qu'Abdeljalil était l'ancien ministre de la Justice de Kadhafi.