Cette campagne de second tour à «un air familier», suggère David Hughes dans le Telegraph. Le journaliste anglais dresse un parallèle entre le candidat François Hollande, très confiant dans ses chances de l'emporter le 6 mai, et la campagne 1992 de Neil Kinnock, le travailliste opposé à John Major.
Donné largement gagnant par les sondages, Kinnock avait achevé sa campagne par un meeting de «rock star» et un discours qui laissait entendre que l'élection était pliée...La presse pensait impossible que les anglais choisissent Major, le successeur de Margaret Thatcher après treize ans de gouvernement conservateur... Mais Kinnock sera battu.
«En France, jamais un candidat annoncé à ce point perdant au second tour n'a réussi à démentir dans les urnes les prédictions des instituts de sondage», écrit Charles Jaigu sur le blog Coulisses de campagne du Figaro, rappelant lui aussi l'analogie avec le candidat Kinnock. «On a expliqué ensuite que le leader travailliste n'avait pas rassuré. Il n'avait jamais exercé de responsabilité gouvernementale, et souvent changé d'avis», rappelle le journaliste du Figaro.
Qui cite un autre exemple d'«élection surprise» de l'histoire politique contemporaine, lors de laquelle l'ultra-favori s'est laissé berner par les sondages et les observateurs. Lors de l'élection présidentielle américaine de 1949, le républicain Thomas Dewey a été, contre toute attente, largement battu par le sortant Harry Truman. Mais à l'époque, les Américains, notamment dans la base électorale de Truman, n'étaient pas tous équipés du téléphone, instrument utilisé par les sondeurs pour interroger les électeurs...