Les deux anciens présidents n'en finissent plus de régler leurs comptes.
Dans une interview au Parisien, Valéry Giscard d'Estaing, qui annonce également sans grande surprise qu'il votera pour Nicolas Sarkozy au second tour, en profite pour égratigner Jacques Chirac. Ce qui n'est pas nouveau. Dans ses mémoires parues en 2009, Jacques Chirac avait raconté que son rival Giscard lui «[avait assuré] avoir "jeté rancune à la rivière". Mais ce jour-là, la rivière devait être à sec».
Dans son interview au Parisien, Giscard vante cette fois-ci les mérites du président sortant qui a dû «improviser la fonction», étant donné qu'il n'avait pas «l'expérience, ni la chance [qu'a eue Giscard] de pouvoir observer pendant sept ans la présidence exercée par un grand homme d'Etat», faisant ainsi référence à Charles de Gaulle dont il a été pendant quatre ans le ministre des Finances et des affaires économiques.
Véritable éloge ou critique gratuite? En tout cas, cette soudaine déférence envers le Général peut amuser lorsqu'on connaît les critiques que Valéry Giscard d'Estaing formulait à l'égard du chef d'Etat. Evincé de son ministère en 1966, il est l'un de ceux qui soutinrent le «non» au référendum de 1969 qui éloignera De Gaulle du pouvoir.
Interrogé ensuite sur le score important de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, Valéry Giscard d'Estaing estime qu'il s'agit de la «fin de la diabolisation» des électeurs du parti frontiste, diabolisation «imaginée par François Mitterrand avec son talent manœuvrier pour priver la droite d'une partie de son électorat».