Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, appelle à ce qu'on «laisse tomber» la formule du «vrai travail» lors de l'émission Question d'info LCP- Le Monde-France Info du 25 avril, avant d'expliquer:
«Il y a beaucoup de permanents syndicaux qui défilent le 1er mai qui ne sont pas forcément l'exemple-même du travail ou des travailleurs, mais ce n'est pas le sujet. Le sujet, c'est qu'il y a deux semaines de campagne, qu'il faut donner des rendez-vous aux Français et je ne vois pas pourquoi on ne leur donnerait pas rendez-vous le 1er. Le 1er mai n'appartient pas au Parti socialiste, il n'appartient pas aux syndicats, il appartient à tous les Français et parler du travail le 1er mai ne me paraît pas quelque chose d'absurde, même pour un candidat qui n'est pas le candidat du Parti socialiste.»
«Je ne reprends pas le terme parce qu'il a été épuisé en 48 heures, c'était aussi une réponse au Parti socialiste», a-t-il ajouté.
Le "vrai travail" : "laissons tomber cette... par LCP
A quelques jours du 1er mai, Nicolas Sarkozy a annoncé mardi 23 avril vouloir organiser à cette occasion «la fête du travail, mais la fête du vrai travail, de ceux qui travaillent dur, de ceux qui sont exposés, qui souffrent, et qui ne veulent plus que quand on ne travaille pas on puisse gagner plus que quand on travaille».
Comme nous vous le disions sur Slate.fr, cette formule a été très commentée, et notamment sur les réseaux sociaux où Diego San, chroniqueur (de gauche) a réalisé un tableau pour que vous puissiez voir si oui ou non, vous pouvez faire partie de la fête du vrai travail du 1er mai.
L'opposition et les syndicats avaient dénoncé une «une radicalisation du combat» par Nicolas Sarkozy et un discours «pétainiste» selon L'Humanité qui a explicité ce parallèle à la une de son édition du 25 avril, en comparant des propos du chef du régime autoritaire de Vichy à des paroles prononcées le 19 février 2012 par le président-candidat:
«Pendant cinq ans j'ai pu mesurer la puissance des corps intermédiaires qui s'interposent entre le peuple et le sommet de l'État, ces corps intermédiaires qui prétendent souvent parler au noms des Français et qui, en vérité, souvent, confisquent la parole des Français.»
Cette citation de Nicolas Sarkozy résonne avec celle du maréchal Philippe Pétain, extraite d'un discours prononcé le 11 octobre 1940, selon le quotidien communiste:
«Jamais, dans l'histoire de la France, l'État n'a été plus asservi qu'au cours des vingt dernières années par des coalitions d'intérêts économiques et par des équipes politiques ou syndicales, prétendant fallacieusement représenter la classe ouvrière.»
A.M.