Selon les différentes estimations, Jean-Luc Mélenchon a recueilli dimanche 22 avril entre 10,8% et 11,7% (Ipsos) des suffrages exprimés, un score inférieur à ce que lui prédisaient les derniers sondages avant la fin de la campagne officielle (une moyenne de 13,6%). S’il avait pu rêver de figurer au second tour, il affirmait ces derniers jours que son principal «objectif» était de dépasser Marine Le Pen, avec qui il s’est violemment accroché durant la campagne. Il a d’ailleurs reconnu dans la soirée qu’il avait perdu son bras de fer avec la candidate du Front national.
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Cette dernière se rapproche des 19% selon les estimations. Mais le score de Jean-Luc Mélenchon n’est pas un échec à tous les niveaux: parti en campagne avec 5% des intentions de vote, il multiplie par «par six le résultat de la candidate du Parti communiste en 2007, Marie-George Buffet, qui avait atteint 1,93 % des voix», souligne Le Monde.
Peu après 20 heures, il s’est exprimé devant les sympathisants du Front de gauche, place Stalingrad à Paris, dans un discours où il a insisté sur le score élevé de la candidate du Front national et appelé à «battre Sarkozy» sans «traiîner les pieds», mais sans citer une seule fois le nom de François Hollande:
«Je vous appelle à assumer pleinement cette responsabilité sans vous occuper des petits jeux des pronostics. […] Je vous appelle à vous retrouver le 6 mai pour battre Sarkozy, à ne pas traîner les pieds, à mobiliser comme s’il s’agissait de me faire gagner moi-même l’élection présidentielle. Ne demandez rien en échange.»
80% des partisans de Jean-Luc Mélenchon s’affirment prêts à se reporter au second tour sur François Hollande selon les différentes études parues sur le sujet.
Selon le candidat du Front de Gauche, le premier enseignement de ce premier tour est que «notre peuple paraît bien déterminé à tourner la page des années Sarkozy», et «à renverser la tendance qui en Europe maintient tous les peuples sous le joug de l’axe Sarkozy-Merkel».
Il a consacré une bonne partie de son court discours au combat qu’il a mené tout au long de la campagne contre Marine Le Pen. «L’extrême-droite est à un haut niveau, a-t-il déclaré. Nous avons donc eu raison de concentrer notre campagne sur l’analyse et la critique radicale des propositions de l’extrême droite.»
Mélenchon a déploré le fait que le Front de gauche ait été «seul à certains moments dans cette bataille». «L’un imitait, l’autre ignorait» a-t-il déclaré, en faisant allusion à Nicolas Sarkozy et François Hollande.