LE 15 AVRIL, jour de son grand meeting place de la Concorde, à Paris, Nicolas Sarkozy a organisé un déjeuner au prestigieux Hôtel du Crillon, rapporte Le Canard Enchaîné en date de ce mercredi 18 avril. Sur la liste des invités conviés dans le salon Marie-Antoinette: «une cinquantaine de membres du Premier Cercle, qui regroupe les donateurs les plus généreux de l’UMP», détaille l’hebdomadaire satirique.
Patrick et Isabelle Balkany, proches du président sortant, ont au même moment loué la suite la plus chère de l’hôtel –9.500 euros par jour, repas non compris– afin de fêter leurs «36e anniversaire de mariage». «Voilà qui tombait bien», ironise le journal.
Le PS en profite
François Hollande a sauté sur l’occasion pour fustiger un «candidat du peuple» déconnecté des réalités, mettant en lien cet épisode avec le dîner controversé tenu par le président de la République au Fouquet’s le soir de sa victoire, en 2007. «Voilà ce qui résume ce quinquennat: commencé dans un grand restaurant, il finit dans un grand hôtel», a fulminé le candidat socialiste au cours de son meeting à Lille, mardi soir. «Dans les deux cas, c’est avec les mêmes convives.»
Le couple Balkany reconnaît s’être trouvé dans l’établissement dimanche, mais dément avoir eu connaissance qu'un déjeuner y ait été organisé. Le député UMP Patrick Balkany a ainsi déclaré à Rue89:
«Je ne savais pas qu’il y avait un déjeuner. Je l’ai appris dans Le Canard Enchaîné. Je ne sais strictement pas si c’est vrai ou pas. En ce qui nous concerne, nous étions là pour fêter nos 36 ans de mariage. On a été invités par la famille. On n’y était pas retourné depuis notre nuit de noces.»
De son côté, l'UMP nie toute implication et a déclaré à l’AFP qu’elle n’était «en rien concernée par l’organisation d’un tel déjeuner». Le parti majoritaire estime que François Hollande «cherche en permanence à esquiver le débat de fond tout en préférant l’injure».
Le «Premier cercle» est un club regroupant entre 300 et 400 personnes parmi les donateurs les plus généreux envers l’UMP, qui versent entre 3.000 et 7.500 euros par an au parti (limite légale).