TROISIÈME ROUND DU MATCH CHRISTIAN VANNESTE-UMP, avec cette fois-ci Nicolas Sarkozy lui-même. Invité de la matinale de France inter ce mardi 17 avril, le président-candidat a affirmé:
«NS: –Christian Vanneste a été exclu de l'UMP par une décision de Jean-François Copé...
Pascale Clark: – Il dit que non.
NS: – Ben moi je vous dis en tout cas que oui, et que pour ma part c'est très clair, je hais toute forme d'homophobie et de racisme. C'est absurde, c'est choquant et je n'ai rien à voir avec tous ceux qui de près ou de loin se laisseraient aller à l'homophobie.»
Mais Rue 89 a contacté le bureau de Christian Vanneste, qui répond:
«Il est toujours membre de l’UMP et il ne s’est vu notifier aucune exclusion.»
Ce n'est que le dernier rebondissement de l'affaire Vanneste-est-il-encore-à-l'UMP-ou-pas: en février, l'UMP annonçait mettre en route une procédure d'exclusion du député du Nord après ses propos sur «la légende de la déportation des homosexuels».
D’abord passée inaperçue, la sortie a été repérée quelques jours plus tard par d’autres médias avant de provoquer la condamnation de nombreux cadres de l’UMP.
Beaucoup d'entre eux avaient choisi d'appeler sur Twitter à des sanctions contre leur collègue, et même à son exclusion du parti. Mercredi 15 février, le bureau politique de l'UMP a embrayé en décidant à l'unanimité d'engager une procédure d'exclusion.
Le 22, Jean-François Copé avait annoncé au début de la réunion qui devait se prononcer sur son exclusion que Vanneste «renonçait à son investiture» et qu'il lui avait donné «sa parole d'homme qu'il allait quitter la politique».
Mais, contacté par le JDD, Christian Vanneste avait nié et s'était énervé contre cette déclaration, concluant d'un:
«Qu'ils aillent se faire foutre! Il y en a marre à la fin!»
Fin mars, le député affirmait au blog du Monde.fr Majorité en campagne, consacré à l'UMP, qu'il n'avait jamais été convoqué par le parti pour s'expliquer sur ses propos, et qu'il en était toujours membre:
«Je suis toujours membre de l'UMP, et je n'ai pas été convoqué par les instances dirigeantes pour une demande d'explication. Quant à mes propos, il s'agissait d'une tempête dans un verre d'eau, une scène comique qui n'a eu comme effet que de démontrer la puissance du lobby homosexuel au sein de l'UMP.»
C.D.