Dans un spot diffusé ce vendredi 13 avril, la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) s’en prend à la fois à l’abstention et à Marine Le Pen.
Dans la vidéo, on peut voir la candidate du Front national se démaquiller lentement dans une salle de bain, sur la Valse de l’empereur, de Johann Strauss fils. Comme le fait remarquer le Lab, c’est justement le compositeur auquel Jean-Marie Le Pen a fait référence au moment de la polémique sur le bal organisé par des organisations étudiantes d’extrême droite, auquel avait participé sa fille en janvier à Vienne.
Petit à petit, à grands coups de produit démaquillant, Marine Le Pen finit par dévoiler dans le reflet de la glace ce que la Licra considère comme son vrai visage: celui de son père, fondateur du parti. Le message qui suit est simple.
«Seule la façade a changé, Le Pen reste Le Pen […] Ne pas voter c’est laisser d’autres décider pour vous.»
Jeudi soir, après Des Paroles et des actes sur France 2, la journaliste Hélène Jouan a dressé le même parallèle entre Jean-Marie Le Pen et sa fille.
«On sent qu'il y a quelque chose qui s'est passé dans cette campagne. Elle [Marine Le Pen] a commencé il y a un an sa campagne en essayant de changer le Front national, de faire oublier le FN de papa. Là on est complètement revenu au FN de papa.»
La journaliste a ensuite cité certaines mesures de la candidate à la présidentielle comme l'immigration zéro, la fin du droit d'asile ou la lutte contre les «avortements de confort». «Elle a vu que sa propre stratégie ne fonctionnait pas, la preuve, c'est que Jean-Luc Mélenchon lui passe régulièrement devant dans les sondages», a-t-elle tranché.
Sur le site de L’Express, le président de la Licra Alain Jakubowicz se défend cependant d'avoir voulu faire seulement une vidéo anti-Le Pen:
«Il ne s’agit pas d’une attaque ad hominem contre elle […] L’idée n’est pas de dire qu’elle est le clone de son père, mais qu’elle représente toujours les mêmes idéologies racistes, antisémites, xénophobes et vichystes.»
Pour lui, l'objectif de ce clip est clair: lutter contre la «dédiabolisation» du FN et pousser les plus jeunes à aller aux urnes en jouant sur le traumatisme de 2002.