10 avril 2007. NICOLAS SARKOZY PERSISTE À DIRE, SUR FRANCE 2, que la pédophilie a un caractère génétique.
«Qui peut me dire que c’est normal d’avoir envie de violer un petit garçon de 3 ans. Alors, à partir de ce moment quelle est la part de l’inné et quelle est la part de l’acquis? Au moins débattons en, quand même.»
Dans L’Express, le candidat de l'UMP, en déplacement à Tours, en rajoute. Il fustige l’élitisme et «la pensée unique» de ses adversaires:
«Il y a un certain nombre de candidats qui n'ont pas compris qu'une campagne électorale c'était fait pour débattre, qui sont tellement membres des élites et de la pensée unique qu'on ne peut plus rien dire.»
S’il semble moins affirmatif que le 7 avril lors de son entretien avec Michel Onfray dans Philosophie magazine où il déclarait:
«[J'incline] à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie.»
Il ne revient pas sur ses propos et y ajoute même le suicide des jeunes ainsi que le cancer. Au sujet du premier, il déclare sur Libération:
«Je ne veux pas qu'on complexe les parents: tout jeune qui se suicide ce n'est pas exclusivement la faute des parents, il y a un terrain.»
A nouveau les réactions de la classe politique sont vives. Pour Philippe de Villiers, candidat MPF à l’élection présidentielle, interrogé par France 2, «les déclarations de Nicolas Sarkozy conduisent tout droit à une société que je refuse, qui serait la société de l’eugénisme où il faudrait (…) trier à l’avance, dans le sein de leurs mères, des enfants qui ne seraient plus désirés par la société».
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, dans L’Express, tente de tempérer le débat:
«C'est l'éternel débat autour de l'inné et de l'acquis. (…) Il s'agissait d'un débat avec un philosophe et il est normal que dans un débat toutes les nuances, toutes les perspectives, toutes les hypothèses soient avancées.»
Mais ce n’est pas l’avis de Marie-Georges Buffet, candidate PCF à l’élection présidentielle, qui y voit une remise en cause de la liberté de l’homme, voire une ode au déterminisme:
«Les êtres humains sont libres, lorsqu’ils naissent ils sont libres.»
Quant à François Bayrou, le candidat de l'UDF, sur 20minutes.fr, il estime ces propos «terriblement inquiétants (…) comme on n'en a pas tenu en Europe depuis très longtemps».