France / Politique

2007 dans le rétro, épisode 87: Pédophilie et génétique, Nicolas Sarkozy persiste

Temps de lecture : 2 min

Nicolas Sarkozy lors d’un meeting à Tours, le 10 avril 2007. REUTERS/ Philippe Wojazer
Nicolas Sarkozy lors d’un meeting à Tours, le 10 avril 2007. REUTERS/ Philippe Wojazer

10 avril 2007. NICOLAS SARKOZY PERSISTE À DIRE, SUR FRANCE 2, que la pédophilie a un caractère génétique.

«Qui peut me dire que c’est normal d’avoir envie de violer un petit garçon de 3 ans. Alors, à partir de ce moment quelle est la part de l’inné et quelle est la part de l’acquis? Au moins débattons en, quand même.»

Dans L’Express, le candidat de l'UMP, en déplacement à Tours, en rajoute. Il fustige l’élitisme et «la pensée unique» de ses adversaires:

«Il y a un certain nombre de candidats qui n'ont pas compris qu'une campagne électorale c'était fait pour débattre, qui sont tellement membres des élites et de la pensée unique qu'on ne peut plus rien dire.»

S’il semble moins affirmatif que le 7 avril lors de son entretien avec Michel Onfray dans Philosophie magazine où il déclarait:

«[J'incline] à penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions pas gérer cette pathologie.»

Il ne revient pas sur ses propos et y ajoute même le suicide des jeunes ainsi que le cancer. Au sujet du premier, il déclare sur Libération:

«Je ne veux pas qu'on complexe les parents: tout jeune qui se suicide ce n'est pas exclusivement la faute des parents, il y a un terrain

A nouveau les réactions de la classe politique sont vives. Pour Philippe de Villiers, candidat MPF à l’élection présidentielle, interrogé par France 2, «les déclarations de Nicolas Sarkozy conduisent tout droit à une société que je refuse, qui serait la société de l’eugénisme où il faudrait (…) trier à l’avance, dans le sein de leurs mères, des enfants qui ne seraient plus désirés par la société».

Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, dans L’Express, tente de tempérer le débat:

«C'est l'éternel débat autour de l'inné et de l'acquis. (…) Il s'agissait d'un débat avec un philosophe et il est normal que dans un débat toutes les nuances, toutes les perspectives, toutes les hypothèses soient avancées

Mais ce n’est pas l’avis de Marie-Georges Buffet, candidate PCF à l’élection présidentielle, qui y voit une remise en cause de la liberté de l’homme, voire une ode au déterminisme:

«Les êtres humains sont libres, lorsqu’ils naissent ils sont libres.»

Quant à François Bayrou, le candidat de l'UDF, sur 20minutes.fr, il estime ces propos «terriblement inquiétants (…) comme on n'en a pas tenu en Europe depuis très longtemps».

Newsletters

Jean-Paul Belmondo, professionnel de Roland-Garros

Jean-Paul Belmondo, professionnel de Roland-Garros

L'acteur avait deux amours: le cinéma et le sport. Fan de boxe, cofondateur du PSG, le comédien mort le 6 septembre 2021 à l'âge de 88 ans ne manquait presque jamais une édition de Roland-Garros. Dans les dernières années de sa vie, c'est l'un des...

Lu Shaye, l'ambassadeur qui prouve que la diplomatie chinoise passe à l'offensive

Lu Shaye, l'ambassadeur qui prouve que la diplomatie chinoise passe à l'offensive

Les remous provoqués par ce «loup guerrier», qui a insulté un chercheur français sur Twitter, s'inscrivent dans un cadre plus large.

VGE, président du cool trente ans avant Obama

VGE, président du cool trente ans avant Obama

Valéry Giscard d'Estaing est mort ce mercredi 2 décembre à l'âge de 94 ans. Tout au long de sa vie politique, l'ancien président de la République n'aura cessé de tenter de se construire une image d'homme moderne, en rupture avec les chefs d'État...

Podcasts Grands Formats Séries
Slate Studio