«L'INCONTOURNABLE EXPERT»: c’est ainsi que titrait un article du Monde de mars dernier évoquant Richard Descoings. Le directeur de Sciences Po venait d’être intégré comme expert auprès de François Hollande (non comme membre officiel de l’équipe de campagne) au sein d’une commission créée par l'entourage du candidat socialiste pour travailler sur les discriminations.
Dans une tribune publiée dans Challenge le 8 mars dernier, Richard Descoings se félicitait que l'école occupe une place importante dans la campagne. «L'immense majorité des Français considère que ce sujet constitue, avec le chômage et le pouvoir d'achat, leur souci le plus lancinant», expliquait-il.
«Le gouvernement issu des élections ne pourra se réfugier ni derrière l'Europe ni dans l'invocation des contraintes de la mondialisation: l'éducation est une compétence nationale et, pour le primaire et le secondaire, n'est guère influencée par la compétition internationale. Enfin, la question du statut des enseignants est un sujet politique.»
Il listait trois questions auxquelles les candidats devraient encore répondre:
«Quel est le métier –précisément défini– des professeurs des collèges et des lycées? Est-il le même au collège et au lycée? Comment adapte-t-on les conditions de leur formation et de leur recrutement au regard des attentes de la société des années 2010?»
Il faudra y répondre sans lui.
Richard Descoings, retrouvé mort mardi à 13h (heure de New York) dans sa chambre d’hôtel, à Manhattan, avait auparavant mené une mission de réflexion sur la réforme du lycée, mandaté par Nicolas Sarkozy.