France / Politique

La sécurité est bien devenue le thème de la campagne

Temps de lecture : 2 min

Après l'opération contre Mohamed Merah à Toulouse le 22 mars 2012, REUTERS/Pascal Parrot
Après l'opération contre Mohamed Merah à Toulouse le 22 mars 2012, REUTERS/Pascal Parrot

TANDIS QUE LORS D'UN DEPLACEMENT EN CORSE, samedi 24 mars, François Hollande a, comme l'écrit Le Nouvel Observateur, «cherché la sécurité» et fustigé le bilan de Nicolas Sarkozy en la matière, le président sortant s'est lui drapé dans l'habit du défenseur de l'honneur des forces de l'ordre.

Pour qui en doutait encore, l'affaire Mohamed Merah a bel et bien changé la nature de la campagne et soudain gommé les questions économiques et sociales.

François Hollande martèle maintenant qu'il faut «renforcer les moyens» des forces de l'ordre. «La République, c'est d'abord d'assurer à chacun le droit à la sécurité et d'y veiller constamment et d'appliquer de manière ferme les lois de la République! Et pas besoin d'en inventer à chaque moment et dans chaque circonstance!», a déclaré le candidat socialiste à Ajaccio.

Il s'en est pris «aux effets d'annonces sans cesse répétés, aux lois chaque fois modifiées et qui finalement ne sont jamais appliquées avec suffisamment d'autorité et de fermeté». Il a ajouté que «sur la sécurité, le président sortant a manqué (...) aux objectifs qu'il s'était lui-même assignés». Et de détailler «que les violences aux personnes ont progressé, que les moyens de la police et la justice ont reculé -10.000 postes ont été supprimés- qu'un certain nombre de quartiers se trouvent sans la présence qu'il conviendrait d'organiser des forces de sécurité, que la République a parfois reculé, que des bandes se sont installées».

Nicolas Sarkozy a affirmé de son côté, toujours samedi 24 mars, qu'il ne laisserait «personne remettre en cause l'honneur» des forces de l'ordre qui ont neutralisé le terroriste de 23 ans. «Je n'ai rien oublié de ce que j'ai vu, de la douleur et de l'effroi dans les yeux des familles des victimes» et, «jusqu'à la fin de mes jours, ces images resteront présentes dans mon esprit. On ne peut pas s'habituer à telle souffrance», a déclaré le président-candidat à Rueil-Malmaison.

Comme il l'avait déjà fait à Strasbourg, Nicolas Sarkozy est revenu sur les propos de responsables socialistes critiquant la stratégie et les méthodes utilisées pour neutraliser Mohammed Merah. Jeudi, Jean-Jacques Urvoas, le Monsieur sécurité du PS, avait mis en doute l'efficacité du Raid, tandis que le président du conseil général de l'Essonne, Jérôme Guedj, avait lui évoqué un «triple fiasco».

«Je ne laisserai personne remettre en cause l'honneur du Raid et de forces de police qui ont mis fin» à «la trajectoire d'un individu monstrueux», a affirmé Nicolas Sarkozy, ajoutant: «Je ne laisserai pas remettre en cause ces hommes qui veillent sur notre liberté.» Et d'annoncer qu'il rencontrerait «tous ceux qui ont participé à ces opérations pour leur dire la fierté et la gratitude du peuple français».

Il a conclu par une nouvelle attaque contre François Hollande, qui «n'a voté aucune des lois antiterroristes derrière lesquelles il s'abrite aujourd'hui», ajoutant que son adversaire pouvait «s'indigner, tergiverser, hésiter, esquiver, finasser, refuser de voter les lois» qu'il propose, «c'est son droit mais ces lois seront votées si les Français choisissent de me faire confiance».

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