France / Politique

Sarkozy financé en 2007 par Kadhafi: l'UMP et le PS ne commentent pas, Takieddine dément

Temps de lecture : 2 min

Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy, le 10 décembre 2007 à l'Elysée. REUTERS/Jacky Naegelen.
Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy, le 10 décembre 2007 à l'Elysée. REUTERS/Jacky Naegelen.

DANS UNE LONGUE ENQUÊTE PUBLIÉE LUNDI 12 MARS, Mediapart (accès payant) fait état de soupçons de financement de la campagne présidentielle 2007 de Nicolas Sarkozy par le dictateur libyen Mouammar Kadhafi, mort le 20 octobre dernier après avoir été renversé par une rébellion appuyée par une intervention occidentale.

A l’appui de ses affirmations, le site d’information publie l’intégralité d’une note de synthèse de décembre 2006 dont le contenu a été partiellement versé en octobre dernier au dossier de l’affaire Takieddine. Cette note a été, selon le site, «rédigée et remise aux enquêteurs par un témoin du dossier, Jean-Charles Brisard, ancien membre de l’équipe de campagne d’Edouard Balladur en 1995, aujourd’hui dirigeant d’une société de renseignements privée» et contient les «confessions de Didier Grosskopf, […] l’ancien médecin personnel de Ziad Takieddine, qui l’a accompagné à plusieurs reprises en Libye, pour y soigner des membres de la famille Kadhafi».

On peut y lire:

«MODALITES FIN CAMPAGNE NS REGLEES LORS DE LA VISITE LIBYE NS + BH 06.10.2005 PLUSIEURS ENTRETIENS PREALABLES ENTRE ZT ET SAIF AL ISLAM.»

«NS» et «BH» seraient, selon Mediapart, qui évoque un financement de 50 millions d’euros, Nicolas Sarkozy, alors ministre de l'Intérieur, et Brice Hortefeux, alors ministre délégué aux Collectivités territoriales. Le site cite également une note de 2005 de Ziad Takieddine où l’intermédiaire évoque une visite préparatoire de Claude Guéant qui devra avoir lieu «sans fanfare» afin d’être «plus à l’aise pour évoquer l’autre sujet important, de la manière la plus directe…»

«Eternel feuilleton», «animaux malades»...

Contacté par Mediapart, Brice Hortefeux a assuré qu’«il n’a jamais été question de financement politique, ni de près de loin», lors de sa visite en Libye avec Nicolas Sarkozy, tandis que Didier Grosskopf n’a pas contesté le contenu du mémo mais a affirmé que ce qu’écrit Jean-Charles Brisard «n’engage que lui». Lors d'un point presse au siège de campagne de Nicolas Sarkozy, sa porte-parole Nathalie Kosciusko-Morizet a elle déclaré, selon 20minutes.fr, que «cela fait des mois, et maintenant des années, que les uns et les autres cherchent à faire des révélations fracassantes» et s'est refusée à «commenter plus avant l'éternel feuilleton».

Le Figaro, qui cite l'agence Reuters, explique lui que l'un des porte-parole de François Hollande, Bernard Cazeneuve, s'est refusé à commenter l'affaire mais a ajouté que «chacun a pu légitimement s'étonner des conditions dans lesquelles Kadhafi avait été reçu par l'actuel pouvoir il y a de cela encore peu de temps».

Sur France 24, Ziad Takieddine a lui qualifié Mediapart de «site le plus menteur qui puisse exister dans toutes les civilisations possibles et imaginables», avant de qualifier ses journalistes d'«animaux malades».

Comme le rappelle Mediapart, en mars 2011, Saïf al-Islam Kadhafi, le fils du dictateur, avait déjà affirmé que le régime avait financé la campagne de Nicolas Sarkozy:

«Il faut que Sarkozy rende l'argent qu'il a accepté de la Libye pour financer sa campagne électorale. C'est nous qui avons financé sa campagne, et nous en avons la preuve. Nous sommes prêts à tout révéler. [....] Nous avons tous les détails, les comptes bancaires, les documents, et les opérations de transfert. Nous révélerons tout prochainement.»

A l’époque, l’Elysée avait «bien évidemment» démenti auprès du Monde.

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