Culture

Comment Vincent Maraval a court-circuité le festival de Cannes

Temps de lecture : 2 min

Gerard Depardieu arrivant à la projection de «Welcome to New York» d'Abel Ferrara le 17 mai 2014. REUTERS/Eric Gaillard
Gerard Depardieu arrivant à la projection de «Welcome to New York» d'Abel Ferrara le 17 mai 2014. REUTERS/Eric Gaillard

Samedi, le film le plus attendu du Festival de Cannes aurait dû être celui de Bertrand Bonello: Saint-Laurent, nouvelle version, beaucoup plus réussie que celle de Jalil Lespert, du biopic du couturier. Ou bien Les Merveilles, de l'italienne Alice Rohrwacher. Mais dès l'après-midi, les festivaliers ne parlaient plus que d'un film ne faisant pas partie du Festival: celui d'Abel Ferrara, Welcome to New York. Dans la nuit de samedi à dimanche, DSK, héros du film, était sur toutes les lèvres. Exactement comme il y a trois ans, quand on avait appris à une fête, dans son lit, au réveil, peu importe, que l'ex-futur président de la République avait été arrêté.

Vincent Maraval a réussi l'exploit de déporter de la Croisette vers les rues plus intérieures de la ville tout un petit monde qui ne parcourt normalement que les plages, les salles de projections des sélections. Et les voilà soudain au Star, petit cinéma de la très commerçante rue d'Antibes.

Samedi, dès le début de la soirée, on y retrouvait pêle-mêle journalistes (Le Parisien, Radio France, RTL, TF1...), acheteurs, badauds. Certains faisaient la queue (dont Slate) d'autres filmaient ceux qui faisaient la queue. Jusqu'au moment où on s'est mis à filmer ceux qui filmaient ceux qui faisaient la queue.

Cet attroupement était exactement le but de Vincent Maraval: diffuser le film en première mondiale à minuit, pour que l'on se presse dans les quelques heures qui précéderaient pour avoir une place dans le seul cinéma projetant le film en avance.

Il n'y avait probablement pas autant de monde que ce que le producteur, directeur de Wild Bunch, aurait pu espérer. Scott Foundas, l'un des critiques de Variety annonçait quelques heures plus tôt: «Ils vont devoir refuser des centaines de personnes. C'est une stratégie très intelligente. Même si le film n'est dans aucune sélection officielle, tout le monde parlera de sa projection ici». De fait on a parlé du film, mais plus parce qu'on a anticipé que la stratégie marcherait que parce qu'elle a marché. Même si, enfin, le résultat est le même.

Un peu après 21H, Gérard Depardieu et Jacqueline Bisset sont entrés dans le cinéma, accompagnés d'Abel Ferrara et du scénariste du film Christ Zois.

Quelques rues plus loin, le Festival de Cannes. Pour quelques heures dépassé.

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