Le 2 décembre 1980, Romain Gary, seul romancier vainqueur deux fois du prix Goncourt (pour Les Racines du ciel en 1956 puis pour La Vie devant soi en 1975, publié sous le pseudonyme d'Émile Ajar, grâce auquel il trompa la vigilance du jury), se tirait une balle dans la tête. Né le 8 mai 1914, il aurait 100 ans ce jeudi.
Avant de mourir, l'écrivain avait rédigé une note à l'intention de la presse, reproduite dans plusieurs biographies. Il y fait notamment allusion au suicide, le 30 août 1979, de son ex-femme Jean Seberg, l'inoubliable Patricia de À bout de souffle de Godard.
«Pour la presse. Jour J. Aucun rapport avec Jean Seberg. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs.
On peut mettre cela évidemment sur le compte d’une dépression nerveuse. Mais alors il faut admettre que celle-ci dure depuis que j’ai l’âge d’homme et m’aura permis de mener à bien mon œuvre littéraire.
Alors, pourquoi? Peut-être faut-il chercher la réponse dans le titre de mon ouvrage autobiographique, La nuit sera calme, et dans les derniers mots de mon dernier roman: "Car on ne saurait mieux dire".
Je me suis enfin exprimé entièrement.»