Le réalisateur Steve McQueen, dont le nouveau film 12 Years a slave sort le 22 janvier en France, s'est entretenu avec Kanye West pour le magazine Interview.
On se demande ce que ça aurait donné s'ils avaient fait l'inverse... Mais dans ce sens-là, on aboutit forcément à quelques remarques précieuses de la part du compagnon de Kim Kardashian, coutumier des répliques mémorables («Je me mentirais si je ne disais pas que je suis un génie»).
Steve McQueen (qui le flatte beaucoup dans l'entretien) commence par lui demander:
«Quand tu chantes, ça vient du coeur, tu arrives à t'y connecter, à le traduire, c'est énorme pour un artiste d'être capable de faire ça. Donc ma première question est: Comment fais-tu?»
Réponse:
«Je ferme les yeux et me comporte quand un enfant de trois ans. [rires] J'essaie de me rapprocher autant que possible de l'enfance, parce que c'est un stade où nous sommes tous des artistes.»
Le chanteur se confie ensuite sur son accident de voiture en 2002, sa famille, le racisme.
Il explique que «le plus grand esclavage dont nous souffrons c'est celui qui vient de notre opinion de nous-même. C'est pour cela que mon attitude inspire la crainte. Ce qui effraie les gens, ce n'est pas que j'ai tellement confiance en moi, ce qui les effraie, c'est l'idée que tout le monde se mette à croire en soi autant que je crois en moi».
Et conclut, en répondant à Steve McQueen qui lui demande s'il pense «que certaines personnes se sentent menacées [par lui] parce qu'il paraît sensé?»:
«Ils essaient de me faire passer pour le moins sensé possible. Ils font tout leur possible pour diminuer mon influence, le pouvoir de mes mots. Mais [...] je garantis que nous allons gagner. Ou plutôt, si je dois le dire autrement, il y a deux possibilités: ou j'aurai eu raison, ou j'aurai eu tort. Mais si on se retourne sur les dix dernières années, on constate que j'ai eu raison.»