Culture

Doris Lessing, prix Nobel de littérature 2007, est morte

Temps de lecture : 2 min

Comparée à Simone de Beauvoir pour son engagement féministe, la romancière était également marquée par l'Afrique.

Doris Lessin en 2006 via Wikimedia Commons
Doris Lessin en 2006 via Wikimedia Commons

La romancière Doris Lessing est décédée a annoncé ce dimanche The Guardian. Agée de 94 ans, elle avait reçu le prix Nobel de Littérature en 2007.

Son éditeur, HaperCollins, a déclaré elle s'était «éteinte paisiblement» ce dimanche 17 novembre et que la famille demandait que l'intimité du moment soit respectée. La cause exacte du décès n'a pas été divulguée.

Sa réaction à l'annonce du prix avait été remarquée, The Guardian la citant même cette année en exemple dans un article intitulé «Comment recevoir le Nobel avec style»: elle entend «Littérature», pose ses courses par terre, soupire, et lâche: «Oh Christ!»:

Née en Perse, elle avait vécu en Rhodésie (Zimbabwé) et son oeuvre (plus de 55 romans, poésies, opéras et essais) restait marquée par l'Afrique.

Pour son engagement féministe, elle avait souvent été comparée à Simone de Beauvoir.

Le Nobel était venu récompenser «la conteuse épique de l’expérience féminine», elle qui avait écrit The Golden Notebook, avait expliqué à l'époque l'Académie. Voici ce que Libération en disait en 1997:

«Paru en 1962 (en français Le Carnet d’or, Albin Michel, 1976, prix Médicis) ce faux journal intime dresse les portraits croisés de femmes engagées dans la lutte politique, en quête d’indépendance, d’amour, et de liberté – sans happy end à la fin. Le Golden Notebook a inspiré plusieurs générations de femmes dans le monde, devenant la bible du nouveau féminisme du vingtième siècle.»

Pour Annette Levy-Willard, le Nobel venait couronner «un monument de la littérature, mais aussi le personnage très romanesque d’une éternelle contestataire».

Son discours lors de la remise du prix Nobel, intitulé «Comment ne pas gagner le prix Nobel», était consacré à l'importance des livres dans la vie, celle d'un écrivain –«l’écriture, les écrivains ne sortent pas de maisons vides de livres»– mais aussi et surtout celle de tous les citoyens. L'Afrique, le Zimbabwé, est omniprésent dans ce discours: le besoin de livres au Zimbabwé, le besoin de livres et de lecture en Afrique qui est le même qu'en occident –«les gens veulent lire les mêmes livres que nous autres Européens: romans de toutes sortes, science-fiction, poésie, romans policiers, pièces de théâtre, ouvrages pratiques, par exemple comment ouvrir un compte bancaire. Sans oublier les œuvres complètes de Shakespeare».

Elle concluait ce très beau discours sur ces mots:

«C’est, j’en suis convaincue, cette jeune fille et les femmes qui parlaient de livres et d’éducation alors qu’elles n’avaient pas mangé depuis trois jours qui peuvent encore nous définir aujourd’hui.»

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