Culture

Que lire sur Camus?

Temps de lecture : 2 min

Albert Camus, en 1957
Albert Camus, en 1957

Camus aurait fêté ses cent ans cet automne, ce 7 novembre plus précisément. A l'occasion de ce centenaire, toute la presse française (et tout le monde de l'édition: 61 publications autour de l'auteur de L'Etranger!) se penche sur le romancier et philosophe. Et Google lui consacre même un doodle.

Réviser la biographie de Camus

Parmi plusieurs articles consacrés à Camus, Philosophie Magazine livre un portrait. Retraçant sa naissance en Algérie, sa courte adhésion au Parti communiste, sa carrière d'écrivain, de philosophe, de journaliste, ses doutes et ses combats intellectuels, ce portrait dit à la fois combien le philosophe était dans une recherche permanente de justice, de vérité, et combien «sa confiance dans les hommes est proportionnelle à sa méfiance envers les systèmes».

L’écrivain qui divise

«Certains, en Algérie, ne lui pardonnent pas d'avoir pensé que celle-ci pouvait rester fédérée à la France»: c’est ce qu’explique l’historien Benjamin Stora dans Le Figaro en soulignant que Camus a beau être un écrivain transgénérationnel et universel, il continue de susciter des polémiques, et n’est pas si consensuel qu’on pourrait le croire. Le dialogue que l’historien de gauche poursuit avec Henri Guaino dans le Figaro en atteste.

«L'enfer, ce n'est pas les autres, mais leurs jugements»

Dans Le Monde, Roger Pol-Droit chronique le livre de Paul Audi, Qui témoignera pour nous? Albert Camus face à lui-même qui montre à quel point la façon dont Camus a été jugé par ses contemporains l’a influencé, mis à l’épreuve. Déconsidéré par la bande du Flore et du PCF, traité de «bourgeois naïf» par Sartre, Camus écrit dans La Chute en 1956:

«J'ai connu ce qu'il y a de pire, qui est le jugement des hommes.»

Et pour Camus, comme le résume Roger Pol Droit:

«L'enfer, ce n'est pas les autres, mais leurs jugements.»

Paul Audi explore cette notion de jugement dans l’œuvre de Camus.

Camus épistolier

Bibliobs publie des extraits de la correspondance de Camus, car paraissent chez Gallimard des Correspondances inédites. Un volume pour les lettres échangées avec Francis Ponge, un autre pour Martin du Gard, un troisième pour Louis Guilloux. A ce dernier, il dit par exemple:

«Au bout du compte, j'ai fini La Peste. Mais j'ai l'idée que ce livre est totalement manqué, que j'ai péché par ambition et cet échec m'est très pénible. Je garde ça dans mon tiroir, comme quelque chose d'un peu dégoûtant.»

Et les autres?

Raphaël Sorin, sur son blog de Libération, rappelle que Camus n’est pas le seul à devoir être célébré mais que «son look bogartien, sa mort à la James Dean» éclipsent les autres:

«L'année 1913 a vu d'autres naissances. Celle d'Aimé Césaire, panthéonisé au rabais et au pas de course. Une œuvre étincelante mais mince. Peu d'inédits. Jean Grosjean? Poète de tradition, mystique, il a eu le tort de naître en 1912, comme Eugène Ionesco. Ce fut vite fait. Félicien Marceau? Né le 16 septembre 1913. Il a collaboré dans la mauvaise radio, jusqu'en 1942. L'Académie, bonne fille, a passé l'éponge en l'élisant. Il s'est réfugié chez Gallimard. On lui pardonne pour son étude sur Balzac, que je conseille à tout le monde. Il aura droit à un modeste bouquet de fleurs.»

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