Si vous avez la vingtaine, mauvaise nouvelle: non seulement vous aurez un jour une connexion émotionnelle avec Miley Cyrus et Justin Bieber, mais vos enfants et vos petits-enfants aussi. Trois générations, meurtries par les tubes pourris des années 2010. C’est en tout cas ce que laisse entendre une étude de la Cornell University publiée début septembre, relayée par Discover Magazine.
Les souvenirs que nous avons de notre adolescence et du début de l’âge adulte sont plus forts que les autres, cela a déjà été prouvé. C’est pourquoi nous avons une connexion émotionnelle plus importante avec la musique qui était populaire durant cette période de notre vie.
Mais c’est la première fois qu’une étude prouve que nous avons également une nostalgie particulièrement forte pour la musique qu’écoutaient nos parents, et même celle qu’écoutaient nos grands-parents dans leur jeunesse.
Les chercheurs ont rassemblé 62 participants, dont l’âge moyen était vingt ans, et leur ont fait écouter des tubes de toutes les années de 1955 à 2009. On leur a demandé quelles chansons ils reconnaissaient, mais également quels sentiments elles leur procuraient, quels souvenirs elles déclenchaient.
Les chercheurs ont observé un pic de souvenirs et de nostalgie pour les tubes sortis entre 1960 et 1969, et 1980 et 1984 -alors que les participants n’étaient pas encore nés. Ces périodes correspondent au moment où leurs grands-parents, puis leurs parents, avaient la vingtaine: les résultats semblent donc indiquer que les goûts musicaux se sont transmis de génération en génération, «peut-être grâce à des chansons qui passaient dans la voiture pendant les voyages en famille», explique l’article.
Oui. Ou alors, cela veut juste dire que la musique des années 60 et 80 était meilleure, ou plus mémorable, que le reste. Ce n’est pas pour rien que les Beatles ont été sacrés meilleur groupe de l'histoire, ou que Thriller de Michael Jackson, sorti en 1982, est l'album le plus vendu de tous les temps.
Thriller, de Michael Jackson
Si la musique que nous aimons peut livrer des indices sur notre arbre généalogique, elle pourrait aussi refléter les croyances religieuses de notre société: en août, nous vous expliquions la théorie de Jon Skarpeid, un étudiant en doctorat à la Norwegian University of Science and Technology (NTNU):
«Pour l’hindouisme, il n’y a ni commencement ni fin, le monde est circulaire et fonctionne par cycles répétés, exactement comme la musique indienne. Alors qu’à l’inverse, la musique européenne de Bach ou de Beethoven a une narration plus classique avec un début et une fin: comme l’enseigne le christianisme.»
John Lennon, lui, disait s’être intéressé au bouddhisme au milieu des années 60, la période où il a écrit Tomorrow Never Knows: