La première bande-annonce du prochain film réalisé par George Clooney, sur fond de Seconde Guerre mondiale, The Monuments Men, vient d'être mise en ligne, et le film raconte une histoire qui semble presque trop improbable pour être vraie.
Le film est fondé sur le livre éponyme de Robert Edsel, sur sept des personnes surnommées les «Monuments Men» (les hommes des monuments, ou plus formellement le programme pour les Monuments, Arts et Archives).
Cette force alliée comptait environ 400 hommes et femmes dont le rôle était de trouver et de protéger les trésors culturels menacés par le régime nazi.
Autrement dit, ces professeurs d'art venant d'universités de l'Ivy League, conservateurs de musées et historiens des arts, ont bravé les tranchées de la Seconde Guerre mondiale, souvent sans supervision formelle, pour s'assurer que l'histoire culturelle européenne survivrait.
En prenant connaissance de cette histoire, George Clooney s'est dit ce que n'importe quelle autre personne saine d'esprit se serait dit: ça ressemble à un film.
Mais Clooney est-il à la recherche de plus? Jusqu'à aujourd'hui, sa carrière de réalisateur reflétait son activisme social: l'inquisiteur Good Night, and Good Luck et le cynique Les Marches du Pouvoir avaient des messages politiques explicites. Ces films cherchaient aussi un Oscar, et les pronostiqueurs s'attendent à une campagne similaire pour ce nouveau filmm.
The Monuments Men semble cependant ne pas avoir d'agenda activiste, et pencher davantage vers du bon vieux divertissement hollywoodien. En regardant la bande-annonce, on n'a pas l'impression que le film cherche particulièrement à obtenir un Oscar, mais la proposition de Clooney à son pote Matt Damon a dû être simple:
«C'est moitié Ocean Eleven moitié Il faut sauver le soldat Ryan, et entre les prises on peut traîner avec John Goodman, Bill Murray et Cate Blanchett!»
La bande-annonce de ce film hollywoodien sur les nazis sort au même moment qu'un article du Hollywood Reporter sur la collaboration d'Hollywood avec les nazis avant l'entrée des Etats-Unis dans le conflit. Le magazine publie les bonnes feuilles d'un livre sur le sujet, à paraître début septembre aux Etats-Unis, où l'on apprend entre autres faits glaçants que le PDG du studio MGM en Allemagne, Frits Strengholt, divorça de sa femme juive à la demande du ministère de la Propagande. Elle fut envoyée dans un camp de concentration.
Sharan Shetty
Traduit et adapté par Cécile Dehesdin