Lors de l’ouverture du Fringe festival d’Edimbourg, le dramaturge Mark Ravenhill a joué la provocation pour son discours inaugural, comme le relate la BBC.
Certes, le spectacle vivant et les autres formes de création artistique risquent de vivre des temps difficiles dans la décennie à venir en raison des coupes budgétaires envisagées dans la culture, a-t-il admis. Mais, pour l’auteur, c’est peut-être une bonne chose, car «les arts sont devenus sans risque et bien élevés durant les années de gouvernement du New Labour».
«Je pense qu’ils ne disaient pas la vérité: la vérité sale, dangereuse, hilarante, agaçante, perturbante, bruyante et merveilleuse, aussi souvent qu’ils auraient du le faire.»
Quand le Labour —le parti travailliste— est arrivé au pouvoir, l'augmentation du budget de la culture a été récompensé par une mentalité plus conformiste des artistes, considère Ravenhill. «Les artistes ont commencé à penser l’art comme une commission culturelle du New Labour en bonne entente avec l’entreprise… Et c’est peut-être la qu’il y a un problème»
Et le dramaturge de poursuivre:
«Peut-être l’artiste libéré de toute relation avec quelque financement public que ce soit est-il le plus libre de tous? Si je n’avais pas à remplir des formulaires, à cocher des cases, à prouver à quel point moi et mon projet sommes bons, gentils et méritants à un responsable bien-pensant, peut-être que je ferais quelque chose de mieux —de plus authentique, de plus radical?»
Alors, faut-il en conclure que l’auteur se positionne comme conservateur dans une communauté qui naturellement penche plutôt à gauche et pour le Labour? Pas nécessairement. Les artistes doivent continuer à répondre «à l’énorme bouleversement du capitalisme», et défendre cette vérité artistique serait «la seule manière possible pour trouver un chemin vers un futur différent».
L'artiste a d’ailleurs, sur twitter, exprimé des regrets et estime avoir été mal compris par la BBC. «Bien entendu je n'appelle pas à des coupes budgétaires», a-t-il précisé.
Sorry to see my speech of yesterday misrepresented by BBC news. Of course I'm not calling for cuts! Duh!
— Mark Ravenhill (@markravenhill) August 3, 2013
Les principales citations de son discours peuvent être lues ici. Elles témoignent que l'artiste voulait surtout appeler la communauté culturelle à plus de folie et de prise de risque.