CANNES, JOUR 9
20 films sont en compétition pour la Palme d'or du 66e édition du Festival de Cannes, qui sera remise dimanche 26 mai. Voici ce que j'ai retenu du neuvième jour du Festival, depuis Paris.
1. Cancans de Cannes:
Oh, un nouveau vol de bijoux? A moins que quelqu'un de maladroit ait tout simplement égaré un collier de la maison De Grisogono, d'une valeur de 1.924.600 euros. C'est ballot. France Info rapporte que la disparition du collier de diamants a eu lieu mardi lors d'une soirée de gala organisée par le joaillier à Antibes. Elle avait lieu à l'Eden Roc, à quelques kilomètres de la Croisette, là où les stars sont à l'abri des paparazzis et de la foule.
Une source policière a précisé à l'AFP:
«On ne sait pas encore s'il s'agit d'une perte ou d'un vol.»
Sinon, mini-manif: un syndicat dénonce les conditions de travail sur le tournage de La Vie d'Adèle. Les ouvriers et techniciens du Nord-Pas-de-Calais embauchés sur le tournage du film d'Abdellatif Kechiche n'auraient pas été rémunérés comme il se doit, auraient fait des journées allant jusqu'à seize heures et auraient travaillé dans des conditions déplorables, rappelés en pleine nuit ou sur leurs jours de congés, subissant un emploi du temps erratique.
2. Le(s) gros morceau(x) du jour
Mais si l'on a parlé de La Vie d'Adèle, c'est surtout pour en dire un bien infini. La critique crie «Paaaaalme», pour ce film qui semble présenter, enfin, une vision moderne du monde, des identités, dans ce Festival qui en manquait.
«Tout dire d’un même élan [que l’amour, et non l’homosexualité, forme le cœur du film, l’amour et tout ce qui va avec, la séduction, le désir, la trahison, la douleur, mais aussi l’identité sociale, la famille, l’éducation, le regard des autres, l’enseignement, la transmission, la vocation, les choix de vie]», écrit Pascal Mérigeau, «ou, mieux infiniment, tout montrer d’un même mouvement, c’est précisément le prodige qu’accomplit là encore Abdellatif Kechiche, dont chaque scène qu’il filme est un moment de cinéma comme peu de cinéastes osent seulement les rêver.»
Adèle Exarchopoulos et Léa Seydoux
«Le film s'attache à montrer avec humanité, sensualité et finesse les émotions et le trouble sur leur visage, souvent filmé en gros plan, à travers un regard ou le mouvement d'une bouche», félicite l'AFP. «Le réalisateur pose des questions qui, toutes, nous interpellent» s'enthousiasme le JDD. Télérama conclut:
«Déjà magnifique récit d’apprentissage, La Vie d’Adèle s’avère in fine l’un des plus beaux films d’amour que l’on ait vus depuis longtemps, dans laquelle chacun peut se reconnaitre.»
3. Il y avait aussi:
A côté de ça, tous les autres films sont oubliés. Tant pis donc pour Nebraska, d'Alexander Payne, qui est pourtant «un grand film sur la filiation, tendre, pudique et émouvant», selon Thierry Chèze.
4. Au menu du vendredi, jour 10:
Marion Cotillard est polonaise dans le nouveau James Gray, The Immigrant, que l'on espère mieux écrit que Blood Ties, dont il a écrit le scénario avec Guillaume Canet. Mais on a confiance en le réalisateur de The Yards et de La Nuit nous appartient. De même que l'on espère ne pas être déçu par Jim Jarmush, également en compétition avec Only lovers left alive.
C.P.