Un des membres du quatuor iconique de la danse music des années 1990, Ace of Base, voit aujourd’hui son passé néonazi resurgir.
C’est le site musical de Vice, Noisey, qui révèle qu’Ulf Ekberg, l’un des fondateurs du groupe suédois, a été très actif dans la mouvance nazillonne suédoise. Non seulement le site publie une photo sans équivoque sur laquelle Ulf pose le bras levé en bombers skinhead, mais il nous apprend que ce dernier jouait dans un groupe de punk nazi, Commit Suicide.
Un univers sombre et haineux bien éloigné des bluettes pop et chaloupées d’Ace of Base… Dans l’une des chansons attribuées au groupe, les paroles racistes sont on ne peut plus explicites, allant allègrement jusqu’à l’incitation du peuple suédois au meurtre.
«Män i vita kåporna på vägen tågar. Vi njuter när vi huvudena av niggrerna sågar/ Svartskalle, vi hatar dig! Ut, ut, ut, ut! Nordens folk, vakna nu! Skjut, skjut, skjut, skjut!»
Ce qui selon Noisey, se traduirait par:
«Des hommes en capuche blanche défilent le long de la route, nous nous réjouissons quand nous scions les têtes de nègres des immigrés, nous vous haïssons! Dehors, dehors, dehors! Peuple nordique, réveille-toi! Tirez, tirez, tirez!»
Mais Ekberg a déjà été gêné en 1998 quand son passé a été étalé par un petit label suédois qui a ressorti cinq chansons du groupe en appelant très explicitement l’album Uffe Was a Nazi!, Une compilation des chansons nazies jouées par Ulf Ekberg (Ace of Base). C'est d'ailleurs la photo de la pochette qui est reprise aujourd'hui par Vice.
Mais voilà que sur le site E! News, Ekberg répond aux accusations et nie avoir jamais été à l’origine de ces paroles racistes. Oui, admet-il, il a bien participé à un groupe de synth-pop nommé Commit Suicide entre 1984 et 1986, mais ce groupe n’a jamais écrit certaines chansons qu’on lui attribue.
«Ces chansons n’ont absolument rien à voir avec Commit Suicide», explique-t-il, qui était «un groupe de New Wave composant et jouant de la musique électronique sur des synthétiseurs sans le moindre contenu politique».
«Les chansons racistes présentes sur cette démo n’étaient pas de nous, mais notre association potentielle avec de tels groupes —skinheads et néonazis [NDLR]— est une chose que je regrette sincèrement.»
En 1997, le musicien avait déjà évoqué son passé dans un documentaire.
«J’ai dit à tout le monde que je regrettais vraiment ce que j’ai fait. J’ai refermé cette page. Je ne veux même pas en parler, cette époque n’existe plus.»
Ace of Base, la formation d'origine: les deux soeurs et chanteuses Jenny et «Linn» Berggren, leur frère Jonas et Ulf Ekberg, à gauche.
Sorte d’Abba relooké à la mode des années 1990, Ace of Base a vendu 24 millions de copies de son album Nation/The Sign, rempli de tubes pop aux accents dance et reggae comme All that she wants.
Depuis le départ des deux soeurs chanteuses en 2007 et 2009, les deux compères restant ont embauché deux jeunes remplaçantes, Julia Williamson et Clara Hagman. «Dès qu'elle a ouvert la bouche, ils ont su qu'elle était bonne pour le projet», détaille le site du groupe à propos de l'audition de Julia.