La rareté des scènes de combat 100% féminines (comprendre: avec uniquement des femmes comme adversaires prêtes à se foutre sur la gueule) rend chacune d'entre elles «mémorable», du moins «remarquable» au premier sens du terme. Il est à ce titre plutôt évocateur de constater que dix ans après la sortie du diptyque Kill Bill de Tarantino, les scènes «one on one» de Uma Thurman (que ce soit contre Darryl Hannah ou contre Lucy Liu) s'avèrent bien plus mémorables que l'homérique baston contre les Crazy 88.

Si on parle de Tarantino –qui est loin d'être le seul, et surtout pas le premier, à avoir filmé de teigneux combats de femmes, bien entendu–, c'est parce que l'actrice (mais surtout cascadeuse de profession) qu'il a révélé dans Le Boulevard de la Mort, Zoe Bell, est à l'affiche du violent Raze qui nous intéresse aujourd'hui.
Réalisée par Josh C. Waller, cette série B hardcore présentée bientôt au festival de Tribeca est fondée sur le postulat suivant: cinquante femmes sont capturées et forcées à se battre les unes contre les autres à mains nues pour le plaisir des yeux pervers de riches déviants, façon gladiateurs des temps modernes.
Avec pour slogan le très évocateur «fight or die» et un casting qui comprend notamment l'idole des geeks Doug Jones (méconnaissable car sans masque sur la tronche, contrairement à la plupart de ses apparitions, des films de Guillermo del Toro à Buffy en passant par Gainsbourg, vie héroïque), Raze sent à plein nez le plaisir coupable. De quoi patienter aisément avant l'arrivée annoncée d'un (voire plusieurs) projet(s) de Expendables au féminin qu'on imagine déjà aussi doux et délicat qu'une mandale de Zoe Bell dans l'entrejambe.
Alexandre Hervaud