Parfois, il convient de faire preuve d'un peu d'humilité et de reconnaître ses torts. En l'occurrence, si nous avions été un peu plus attentif à la programmation du dernier Festival européen du film fantastique de Strasbourg, qui s'est tenu en septembre dernier dans la préfecture alsacienne, nous aurions appris l'existence en temps et en heure du film Eddie, the sleepwalking cannibal. D'ailleurs, si on avait bougé notre gros séant du côté de Strasbourg à ce moment-là, on aurait même pu assister à la première française de ce film canado-danois. Ou dano-canadien, je n'ai jamais su comment gérer ces trucs-là.

A l'approche de la sortie en VOD du film outre-Atlantique, prévue pour le 5 avril, la visite de certains sites anglo-saxons comme BadAss Digest nous a tout de même permis de combler nos lacunes. Le pitch du film, qui a l'air complètement taré, est le suivant: un peintre norvégien en perte de vitesse est envoyé par son agent dans un village perdu du Canada pour retrouver l'inspiration, principalement alimentée par des visions sanglantes. Et ça tombe bien puisque ledit patelin abrite un curieux personnage, Eddie, somnambule qui tue des petits animaux pendant son sommeil.
L'artiste ne va pas hésiter à «utiliser» ce fameux Eddie pour retrouver ses esprits, allant même jusqu'à inciter le pauvre homme à passer à la vitesse supérieure: d'abord un chien, puis les gros rednecks du coin qui l'ont sans doute bien mérité.
Premier long métrage (après quelques courts, téléfilms et séries) du réalisateur Boris Rodriguez, le film a le mérite de nous jouer un refrain connu (du gore sur fond d'artiste en perte de vitesse) en ajoutant un ingrédient souvent absent de ce genre de pellicule: de l'humour qui tache.
Alexandre Hervaud