Parler d'horreur brésilienne en ce moment peut tenir de la faute de goût, compte tenu du drame qui vient de secouer le pays. Mais bon, «o show tem que continuar» comme on dit là bas (ou en tout cas sur Google Translate), et n'hésitons pas à nous pencher sur la nouvelle saillie trash du réalisateur Rodrigo Aragão, à savoir Mar Negro. Et merci de ne pas polémiquer façon Django Unchained sur le N-word, il s'agit bien ici de Mer Noire dont il est question.

Mar Negro se veut le troisième volet d'une «eco-terror trilogy» après Mud Zombies et The Night of the Chupacabras. On ne sait pas trop en quoi consiste ladite trilogie si ce n'est qu'elle repose essentiellement sur les apparitions sanglantes de monstres dont l'origine est peut-être due au mépris de l'homme pour la nature (tout est dans le «peut-être», hein).
Dans Mar Negro, la bande annonce nous prévient:
«Sur la côte brésilienne, une vague de terreur approche.»
Déboulent ensuite des images de vêtements colorés, de seins nus et de travestis à fusil à pompes pour qui douterait encore de la nationalité de la chose.
Rodrigo Aragão (c'est lui qui pose aux côtés d'une créature dans l'image d'illustration de l'article) est un spécialiste des effets spéciaux avant d'être metteur en scène, une caractéristique qui le rapproche d'un Guillermo del Toro au parcours similaire.
Pas sûr cependant que l'ami Rodrigo hérite d'une filmographie aussi conséquente et internationale que son comparse mexicain, ses films évoquant plus la générosité gore des premiers Peter Jackson / Sam Raimi, et l'homme étant visiblement attaché à la production locale de son pays.
Il n'est pas dit qu'il résisterait longtemps aux sirènes hollywoodiennes si d'aventure un frère Weinstein lui proposait de réaliser Piranha 3DDD ou Hellraiser 14, mais la cause est noble.
Alexandre Hervaud