L'été dernier, Slate vous avait proposé un tour de France des films de vacances, de Tati à Podalydès en passant par Rohmer. Cette année, nous avons cassé notre tirelire pour vous offrir un tour du monde en vingt-et-une destinations, autant de films et quelques bons conseils de vacances au passage. Dix-neuvième épisode dans les Caraïbes avec Les Naufragés de l'île de la Tortue, de Jacques Rozier (1976).
L'histoire
Employés d'une agence de voyages parisienne, Jean-Arthur Bonaventure (Pierre Richard) et Gros-Nono (Maurice Risch) inventent une nouvelle formule, «Robinson, démerde-toi», un séjour sur une île déserte pour «3.000 francs, rien compris». Bonaventure et Petit-Nono (Jacques Villeret), le frère de son collègue, partent l'expérimenter avec un groupe de touristes-cobayes...
Le lieu
Entre la Guadeloupe et la République dominicaine (et pas sur la vraie île de la Tortue, située au nord d'Haïti)
Ce que j'en pense
Pierre Richard qui tourne un modeste film de vacances en 1974, après Le Distrait ou Le Grand Blond, c'est un peu comme Kad Merad qui tournerait des comédies touristiques après le carton Ch'tis (ah, on nous signale qu'il l'a fait, d'ailleurs). Au sommet de sa gloire, l'acteur est parfait dans son rôle de GO aux rêves de grandeur victime de la folie des tropiques, avec à ses côtés un Jacques Villeret tout en placidité souriante et mystérieuse et une poignée de seconds rôles d'avenir (Jean-François Balmer, Patrick Chesnais). Le tout capté sans scénario par Jacques Rozier, génial «cancre de la Nouvelle vague», improvisant une flânerie qui fait au spectateur le même effet qu'un bon rhum arrangé dans un hamac.
La réplique qui donne l'ambiance des vacances
«Mais enfin, il sait bien qu'une aventure ça se prépare, bon sang!»
Le conseil
Si votre guide de vacances regarde avec gourmandise un vieux sabre avant de le glisser à sa taille, ayez peur. Très peur.
J.-M.P.